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Douleur chronique : les opioïdes, pas plus efficaces que les médicaments en vente libre

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Douleur chronique : les opioïdes, pas plus efficaces que les médicaments en vente libre

Les médicaments opioïdes, potentiellement addictifs, sont souvent prescrits dans le cas d’une douleur chronique. Mais selon une nouvelle étude, leur efficacité serait en réalité similaire à celle de l’ibuprofène.

Le recours aux médicaments opioïdes en cas de douleurs chroniques augmenterait le risque de dépendance et d’effets secondaires à long terme, d’après des recherches américaines. Une nouvelle étude, publiée dans le numéro du 18 décembre du Journal of the American Medical Association et relayée par le journal The Globe and Mail, va plus loin dans ce sens et affirme que les opioïdes ne traiteraient pas mieux les douleurs chroniques que les analgésiques en vente libre, tels que l’ibuprofène ou le naproxène. Des conclusions qui confirment celles de la première étude, qui estimait qu’en cas d’arthrose, de fibromyalgie et de sciatique, ces antidouleurs ont une efficacité « modeste » compte-tenu des risques qu’ils peuvent faire encourir aux patients.

Des effets similaires aux anti-inflammatoires

Pour en arriver à ces conclusions, près de 100 études sur l’efficacité des opioïdes dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse ont été analysées. Les effets des antidouleurs ont été comparés à ceux d’un placebo et d’autres médicaments analgésiques.

Les chercheurs ont finalement conclu que les opioïdes présentent des résultats légèrement supérieurs à ceux du placebo dans le traitement de la douleur. Ils procurent par ailleurs des avantages similaires à ceux des anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène et le naproxène. L’étude suggère également que les effets des opioïdes ne sont pas supérieurs à ceux des antidépresseurs, mais qu’ils procurent un soulagement de la douleur plus important que les anticonvulsivants, tels que la gabapentine et la prégabaline.

Des effets qui s’estompent dans la durée

Les chercheurs ont aussi découvert que les « modestes » avantages procurés par les opioïdes semblaient s’estomper avec le temps, sans en identifier les raisons. « Malgré cela, de nombreux patients continuent de prendre les médicaments pendant de longues périodes, déclare à The Globe and Mail Jason Busse, auteur principal de l’étude, suggérant que ces patients pourraient présenter par la suite des symptômes de sevrage « difficiles et douloureux ».

Depuis le début des années 2000, la crise des opacités frappe les États-Unis et le Canada, mais aussi la France. Son addiction est la première cause de mort par overdose dans le pays. Le Dr Jason Busse estime ainsi que les résultats de l’étude soulignent la nécessité d’améliorer l’accès à d’autres traitements pour gérer la douleur, comme celui de la pleine conscience.

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