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Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

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Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les “Lib-Dem”, la voix du “remain” à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des “remainers”, partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les “Lib-Dem” ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur “échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne”, a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti “n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit”.

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan “Arrêter le Brexit”.

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son “ami” Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

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