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Emmanuel Macron giflé : son agresseur “médiéviste” filmé par Quotidien juste avant l’incident

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Emmanuel Macron giflé : son agresseur “médiéviste” filmé par Quotidien juste avant l’incident

On en sait un peu plus sur l’homme qui a giflé Emmanuel Macron. Mardi 8 juin 2021, alors qu’il venait d’effectuer une visite du lycée hôtelier de Tain l’Hermitage, dans la Drôme, le président de la République a reçu une gifle de la part d’un jeune homme qui a lancé le cri de guerre royaliste “Montjoie Saint Denis !” et “À bas la macronie“. La vidéo de cet incident a immédiatement fait le tour du monde, ne manquant pas de faire réagir l’ensemble de la classe politique.

Rapidement, les forces de l’ordre présentes sur place ont interpellé l’agresseur, mais pas seulement. Un autre jeune homme du même âge, originaire de la même région, a également été placé en garde à vue. Si Emmanuel Macron a rapidement relativisé l’accident et repris le cours de sa journée, son épouse Brigitte Macron n’a quant à elle pas caché son inquiétude…

Juste avant de s’en prendre au chef de l’Etat, l’agresseur et deux amis avaient brièvement répondu aux questions d’un journaliste de Quotidien. Des images que les téléspectateurs ont pu découvrir mardi soir sur TMC, dans l’émission de Yann Barthès. Déjà, face aux caméras, les trois hommes ne cachent pas leur mécontentement : “On vient voir notre cher M. Macron, a affirmé l’un d’eux. Il y a des choses qu’on voudrait dire, mais qu’on ne peut pas dire malheureusement : le déclin de la France. On a un cher président qui dit qu’on a pas de culture et je trouve ça triste.” Si le premier interlocuteur se dit anarchiste, ses deux camarades – dont l’homme en tee-shirt kaki – affirment le contraire. Pour autant, ces deux “timides” refusent de s’exprimer davantage, de peur que leurs propos soient “détournés” par les journalistes.

Mardi soir, l’AFP a donné plus de précisions quant à l’identité de l’agresseur. Agé de 28 ans, Damien T. est un fan d’histoire médiévale qui suit l’extrême droite royaliste sur les réseaux sociaux, mais que l’on décrit comme apolitique et non violent dans sa commune de Saint-Vallier (Drôme) au nord de Valence. Il y a fondé deux associations dans les arts martiaux historiques européens – une pratique de combats “tombés dans l’oubli” – et les jeux de plateau à figurines. Il y côtoie son ami Arthur C., 28 ans également, arrêté à ses côtés après avoir filmé l’agression du chef de l’Etat.

Un “gros ras-le-bol” face à un président “qui ne nous écoute pas”

Rencontré par l’AFP à Saint-Vallier, Loïc Dauriac, 36 ans, est un ami des deux hommes. C’est lui qui avait répondu aux questions de Quotidien avant l’incident. Parti avant la gifle, il dit avoir été “énormément” étonné par le geste de son camarade. “C’est pas quelqu’un de violent“. Selon son ami, Damien T. vit de petites missions d’intérim après avoir entamé, sans les achever, des études de thanatopraxie (les soins de conservation apportés au corps d’un défunt).

Interrogé sur ces fréquentations en ligne, Loïc Dauriac répond qu’il n’est “pas surpris” car son ami “est de nature curieuse“. Mais “il n’a pas ces idées-là“. “Il est contre les royalistes. Pour lui, ils ont des idées à la con“, assure-t-il. Pourquoi, dès lors, avoir prononcé leur cri de guerre, “Montjoie Saint-Denis”, en s’en prenant au président ? Pour M. Dauriac, il ne faut pas y voir une référence royaliste mais plutôt une allusion au film Les Visiteurs : en bon “médiéviste”, il aurait pu tout aussi bien lancer une réplique de la série télévisée Kaamelott. Et d’expliquer le geste du jour par des rancoeurs contre un discours de M. Macron, en 2017, sur la diversité de la culture française ; par les difficultés “à joindre les deux bouts” ; par le “gros ras-le-bol” face à un président “qui ne nous écoute pas”.

Damien T. et Arthur C. sont pour le moment en garde à vue. Une plainte doit être déposée dans les prochaines heures par le préfet“, a précisé Alex Perrin, procureur de la République à Valence. Une enquête, menée par les gendarmes drômois, a été ouverte pour violence sans ITT sur personne dépositaire de l’autorité publique. Comme l’a rappelé Le Parisien, ce genre de violences sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, d’après l’article 222-13 du Code pénal. La peine encourue passe à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende s’il y a préméditation.