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Emmanuelle: Insultes, boycott, arrestation… tournage difficile pour Just Jaeckin

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Emmanuelle: Insultes, boycott, arrestation… tournage difficile pour Just Jaeckin

On peut dire qu’il a révolutionné le cinéma français… mais comme toute révolution, celle-ci a été rude à mener. En 1974, Just Jaeckin s’est lancée dans l’aventure érotique Emmanuelle. Un film, porté par la renversante Sylvia Kristel – décédée, hélas, en octobre 2012 –, qui a connu un succès fou. Un succès tel, même, que le long métrage a eu droit à quatre suites, chacune réalisée par une personne différente. Depuis sa sortie, le premier opus de cette saga de charme a été visionné par plus de 500 millions de spectateurs à travers le monde. Le 1er juillet 2020, il a même rejoint le catalogue Netflix – avec la mention “déconseillé aux moins de 16 ans“.

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Emmanuelle, c’est l’histoire d’une jeune fille qui s’envole pour Bangkok avec son mari diplomate et qui va découvrir là-bas toutes sortes de plaisirs. Au moment du tournage, son héroïne n’avait que 19 ans. Aux yeux des cinéphiles étrangers, ce film est le symbole de la libération des moeurs françaises des années 1970. Rien ne présageait pourtant une gloire internationale. À vrai dire, pour le tourner, Just Jaeckin s’est rendu “sans un sou” en Thaïlande, avec “ses caméras sous le bras et sans permission“, comme il l’explique au journal Le Parisien. “Et on s’est fait arrêter, se souvient-il. Cela reste un moment incroyable.

Quand il est sorti, le film a été censuré pendant six mois. Après l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, Emmanuelle a pu rejoindre les salles obscures. “D’abord dans trois salles, puis la semaine suivante dans dix, et très vite dans toute la France, raconte Just Jaeckin. Il est même resté à l’affiche treize ans au cinéma Le Triomphe sur les Champs-Élysées.” Mais la suite n’a pas été simple pour l’homme à l’origine de cette ode sensuelle. Photographe de mode, il a été boycotté par les magazines qui l’engageaient habituellement. “Un jour, j’étais chez Castel et un homme m’a montré du doigt en me disant ‘Sortez, monsieur, vous avez sali le cinéma français‘. On s’est expliqué et on est même devenus amis. C’était l’acteur Maurice Ronet !” Attaqué de toute part, il a fini par atteindre la reconnaissance. Difficile, désormais, de dissocier son nom de celui d’Emmanuelle, de son célèbre siège en rotin, celui qui orne l’affiche du film. Et si vous n’avez encore jamais vu à quoi ressemble le fruit de son travail… vous savez ce qu’il vous reste à faire !