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Enfant jeté de la Tate Modern: la justice rend sa décision

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Enfant jeté de la Tate Modern: la justice rend sa décision

La justice britannique rend vendredi sa décision à l’encontre d’un homme de 18 ans, atteint de problèmes psychiatriques, jugé pour avoir jeté un enfant de nationalité française du dixième étage du musée londonien Tate Modern en août dernier.

Agé de 17 ans au moment des faits, Jonty Bravery a plaidé coupable en décembre dernier de tentative de meurtre et la justice doit désormais décider de l’envoyer soit en prison soit dans un hôpital.

Le 4 août 2019, il avait poussé l’enfant, alors âgé de six ans, par dessus la rambarde de la plateforme d’observation du musée d’art moderne situé sur la rive sud de la Tamise. Le jeune garçon était retombé sur un toit du cinquième étage, une trentaine de mètres plus bas. Il a subi une hémorragie cérébrale et de multiples fractures, à la colonne vertébrale, aux jambes et aux bras.

“On ne sait pas s’il guérira totalement”, a déclaré la procureure Deanna Heer jeudi à l’audience devant la cour criminelle de l’Old Bailey de Londres, où l’accusé a comparu par visio-conférence depuis l’hôpital de haute-sécurité de Broadmoor (sud de l’Angleterre).

Selon l’avocate de l’accusé, Philippa McAtasney, son client doit être détenu dans un hôpital plutôt que dans une prison.

S’il était détenu dans un hôpital, toute demande de sortie ne serait pas envisageable avant plusieurs années et serait soumise à une décision de justice éclairée par une stricte évaluation.

Mais quoi qu’il arrive, il s’agira d’une peine “très longue”, a averti la présidente à l’audience jeudi.

– “Oui, je suis fou” –

L’accusé, atteint d’autisme et de troubles de la personnalité, était pris en charge par une institution spécialisée. Présentant un comportement violent, il avait montré des signes d’amélioration dans les mois qui précédaient les faits, si bien qu’il a pu bénéficier de permissions où il pouvait sortir seul, pour une durée de quatre heures.

Le jour des faits, il avait d’abord cherché à acheter un ticket pour la plateforme d’observation du Shard, le plus haut gratte-ciel au Royaume-Uni. Mais il n’avait pas assez d’argent. Après avoir demandé où trouver un immeuble haut à proximité, il s’était dirigé vers la Tate Modern et sa plateforme ouverte au public.

Plusieurs témoins ont décrit le comportement étrange du jeune homme, qui s’est dirigé vers l’enfant qui s’était un peu éloigné de ses parents. Avant de réaliser ce qui venait de se produire, le père de l’enfant a un instant cru à une plaisanterie, pensant qu’il y avait un filet en dessous.

“Oui, je suis fou”, lui avait alors déclaré Jonty Bravery, face à des témoins frappés par son “grand sourire”, bras levés, son “calme” après son geste, dans le “chaos” qui régnait. Il a été cerné par le public puis arrêté.

Cette réaction “choquante” trouve son origine dans les troubles mentaux de l’accusé, a expliqué son avocate Philippa McAtasney.

Selon les éléments recueillis lors de l’enquête, il avait expliqué avoir entendu des voix lui intimant de blesser ou tuer des gens. Interrogé sur les raisons de son geste, il avait invoqué “une longue histoire”. “Ce n’est pas ma faute”, mais celle des services médicaux et sociaux qui devaient s’occuper de lui, avait-il déclaré. Selon ses dires, il devait être arrêté car on ne lui avait pas donné le bon traitement.

Dans une déclaration lue à l’audience par la procureure, ses parents ont estimé que “les mots ne suffisent pas à décrire l’horreur” des actes de l’accusé. Vivant dans l’incertitude de ce que sera l’avenir de leur fils, ils craignent qu’il ne puisse plus jamais faire confiance à quiconque et qu’il ne puisse voir en toute personne qui lui est étrangères une “menace”.

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