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Enfant jeté de la Tate Modern: prison à vie pour l’accusé

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Enfant jeté de la Tate Modern: prison à vie pour l’accusé

La justice britannique a condamné vendredi à la prison à vie, avec un minimum de 15 ans, un jeune homme de 18 ans atteint de troubles psychologiques qui avait jeté en août dernier un enfant français de six ans du dixième étage du musée Tate Modern, à Londres.

Agé de 17 ans au moment des faits, Jonty Bravery avait plaidé coupable en décembre dernier de tentative de meurtre, et la cour criminelle de l’Old Bailey devait décider de l’envoyer soit dans un hôpital spécialisé soit, comme elle l’a choisi, en prison.

Dans ses motivations, la présidente de la cour a retenu la préméditation et la dangerosité de l’accusé. Elle a souligné la gravité des blessures dont souffre la victime, dont la vie “ne sera plus jamais la même”.

“Ce que vous avez fait et la manière dont vous avez agi avant et depuis les faits prouvent que vous représentez et continuez de représenter un grave danger pour le public”, a-t-elle souligné.

Le 4 août 2019, Jonty Bravery avait poussé l’enfant, alors âgé de six ans, par dessus la rambarde de la plateforme d’observation du musée d’art moderne situé sur la rive sud de la Tamise. Le jeune garçon était retombé sur un toit du cinquième étage, une trentaine de mètres plus bas. Il a subi une hémorragie cérébrale et de multiples fractures, à la colonne vertébrale, aux jambes et aux bras.

“On ne sait pas s’il guérira totalement”, a déclaré la procureure Deanna Heer jeudi lors de l’audience, où l’accusé a comparu par visioconférence depuis l’hôpital de haute sécurité de Broadmoor (sud de l’Angleterre).

– “Oui, je suis fou” –

L’accusé, atteint d’autisme et de troubles de la personnalité, était pris en charge par une institution spécialisée. Présentant un comportement violent, il avait montré des signes d’amélioration dans les mois qui précédaient les faits, si bien qu’il a pu bénéficier de permissions où il pouvait sortir seul, pour une durée de quatre heures.

Le jour des faits, il avait d’abord cherché à acheter un ticket pour la plateforme d’observation du Shard, le plus haut gratte-ciel au Royaume-Uni. Mais il n’avait pas assez d’argent. Après avoir demandé où trouver un immeuble haut à proximité, il s’était dirigé vers la Tate Modern et sa plateforme ouverte au public.

Plusieurs témoins ont décrit le comportement étrange du jeune homme, qui s’est dirigé vers l’enfant qui s’était un peu éloigné de ses parents. Avant de réaliser ce qui venait de se produire, le père de l’enfant a un instant cru à une plaisanterie, pensant qu’il y avait un filet en dessous.

“Oui, je suis fou”, lui avait alors déclaré Jonty Bravery, face à des témoins frappés par son “grand sourire”, bras levés, son “calme” après son geste, dans le “chaos” qui régnait. Il a été cerné par le public puis arrêté.

Cette réaction “choquante” trouve son origine dans les troubles mentaux de l’accusé, a expliqué son avocate, Philippa McAtasney.

Selon les éléments recueillis lors de l’enquête, il avait expliqué avoir entendu des voix lui intimant de blesser ou tuer des gens. Interrogé sur les raisons de son geste, il avait invoqué “une longue histoire”.

“Ce n’est pas ma faute”, mais celle des services médicaux et sociaux qui devaient s’occuper de lui, avait-il déclaré. Selon ses dires, il devait être arrêté car on ne lui avait pas donné le bon traitement.

Dans une déclaration lue à l’audience par la procureure, les parents de la victime ont estimé que “les mots ne suffisent pas à décrire l’horreur” des actes de l’accusé. Vivant dans l’incertitude de ce que sera l’avenir de leur fils, ils craignent qu’il ne puisse plus jamais faire confiance à quiconque et qu’il voie en toute personne qui lui est étrangères une “menace”.

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