Cette nouvelle émeute vient rappeler que la “crise carcérale” perdure en Equateur, conséquence des rivalités meurtrières entre gangs de narcotrafiquants liés aux redoutables cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco Nueva Generacion, expliquent les experts.
Deux des gangs qui soutiennent ces cartels comptent environ 20.000 membres dans le pays, estime la police.
La violence est devenue quasi-permanente dans les prisons du pays de 17,7 millions d’habitants, situé entre la Colombie et le Pérou, les principaux producteurs mondiaux de cocaïne, et utilisé comme zone de transit pour l’expédition vers les Etats-Unis et l’Europe.
“Quelque 3,5 milliards de dollars par an sont blanchis en Equateur”, où “les institutions publiques sont gangrénées par la corruption”, rappelle à l’AFP Fernando Carrion, expert en sécurité.
Près de 116 tonnes de drogues, principalement de la cocaïne, ont été saisies entre janvier et août 2021, contre un record de 128 tonnes pour toute l’année 2020.
“Il y a une crise carcérale depuis 2010, avec une moyenne de 25 homicides par an, mais elle s’est considérablement accélérée depuis 2017 jusqu’au pic de cette année”, estime M. Carrion.
Un tiers des détenus “proviennent d’organisations criminelles liées au trafic international de drogue”, précise cet expert.
Avant les violences de mardi, le nombre de détenus qui se sont entretués derrière les barreaux en Equateur depuis début 2021 s’élevait à 123, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) s’appuyant sur les chiffres officiels équatoriens.