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Estelle Mouzin: une première journée de fouilles s’achève

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Estelle Mouzin: une première journée de fouilles s’achève

Il faudra patienter: les fouilles entamées lundi dans une ancienne maison du tueur en série Michel Fourniret n’ont pas livré le corps de sa victime Estelle Mouzin, disparue en 2003, mais les importants moyens déployés nourrissent “l’espoir” de la famille.

“Des moyens tout à fait extraordinaires ont été mis en œuvre” par Sabine Kheris, la juge d’instruction parisienne, a salué devant la presse Me Didier Seban, avocat du père d’Estelle Mouzin, à l’issue de cette première journée de fouilles menée dans cette maison à façade blanche à Ville-sur-Lumes, près de Charleville-Mézières, un temps occupée par la soeur du criminel, décédée en 2002.

Débutées peu avant 14H30, elles ont été interrompues pour la nuit vers 21H15. Sous la houlette de la juge d’instruction, une cinquantaine de gendarmes et experts “pluridisciplinaires” ont été mobilisés pour y participer et sécuriser les abords.

“Malheureusement nous ne pouvons pas dire que des éléments aient été trouvés. Les recherches vont continuer, demain, après-demain, peut-être toute la semaine”, a affirmé Me Seban. “Nous espérons qu’à terme de ces recherches très importantes, que nous demandions au nom de la famille d’Estelle Mouzin, la vérité puisse être enfin trouvée”.

“Les fouilles vont durer encore longtemps”, avait déclaré sur place plus tôt Me Richard Delgenes, avocat de l’ex-femme de Fourniret Monique Olivier, saluant également le dispositif de recherche mis en place par Mme Kheris. Les gendarmes ont notamment utilisé “un drone extrêmement particulier, c’est une des premières en France”, avait-il souligné.

Cet engin a survolé le jardin de la maison lundi après-midi, ont constaté des journalistes de l’AFP. Il s’agirait “d’un drone équipé d’une caméra hyperspectrale” étudiant “les irrégularités du sol”, selon une source à la gendarmerie. “Pour les enquêteurs, ça permet de délimiter des zones particulières, ainsi, “si une zone est lisse, on n’ira pas…”.

Dans la cave, “le luminol” a également été passé dans les “excavations pour essayer de voir si on trouvait quelque chose, les exploitations sont encore en cours”, a poursuivi Me Delgenes, précisant que des “carottages” avaient été réalisés sur “tout le terrain”.

– “Bon espoir de connaître la vérité” –

Régulièrement visitée par Fourniret jusqu’à son arrestation en 2003, la propriété, vendue et aujourd’hui habitée, n’avait encore jamais été fouillée. La justice s’intéresse particulièrement à la cave, dont le sol autrefois constitué de terre aurait été recouvert de béton par “l’Ogre des Ardennes”.

“Le lieu était à l’abandon au moment où Estelle a disparu donc on pouvait imaginer que des choses aient pu” s’y passer. “Tout n’a pas été vérifié. Il y aura encore des recherches autour de cette maison”, a avancé Me Seban.

“En l’état les recherches n’ont pas abouti, on ne peut pas dire qu’on a identifié qu’Estelle ait pu être retenue dans cette maison. Mais elles vont continuer et nous avons bon espoir de connaître la vérité”, a-t-il encore indiqué, se disant “heureux” que la justice ait mis ces moyens.

Après des années de dénégations, Michel Fourniret a reconnu début mars le meurtre d’Estelle Mouzin, 9 ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu’elle rentrait de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne).

Questionné lors de son dernier interrogatoire, sur l’éventualité qu’il ait amené la fillette dans cette maison, “l’Ogre des Ardennes” avait répondu: “C’est tout à fait pertinent”.

“Piste numéro 1” pour les avocats de la famille Mouzin, Fourniret a plusieurs fois été soupçonné, puis mis hors de cause. Mais son alibi avait été contredit en novembre 2019 par Monique Olivier, énième rebondissement d’un dossier criminel hors norme.

Mardi, les fouilles devraient se poursuivre au Château de Sautou, autre ancienne propriété de Fourniret à Donchéry, à une dizaine de kilomètres de Ville-sur-Lumes. Des militaires et gendarmes y ont fait un premier passage à la mi-journée tenant la presse à distance et sécurisant la zone.

C’est dans cette propriété isolée de quinze hectares qu’avaient été retrouvés en 2004 les corps d’une fillette de 12 ans et d’une jeune femme de 22 ans, sur indication du tueur.

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