Euro: coup de tonnerre d’entrée pour la finale Italie-Angleterre

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Il aura fallu attendre moins de deux minutes après le coup d’envoi de la finale de l’Euro aux supporters anglais, à Wembley et dans un tout pays survolté, pour exulter après l’ouverture du score anglaise qui a foudroyé l’Italie.

Sur la première incursion anglaise dans le camp italien, Luke Shaw a donné l’avantage à l’Angleterre d’une superbe et puissante demi-volée.

Shaw est entré dans l’histoire en inscrivant le but le plus rapide dans une finale de l’Euro de football, selon les données de l’UEFA, effaçant un record qui remontait à 1964.

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Le latéral gauche de Manchester United a surtout envoyé au septième ciel Wembley, ses 67.173 spectateurs, son parterre de personnalités, comme le prince William, David Beckham, le héros de la finale du Mondial-1966 Geoff Hurst, l’acteur Tom Cruise et la mannequin Kate Moss, et plus largement tout un pays, rassemblé dans des pubs, autour d’écrans de télévision.

A la mi-temps, le score était d’1 à 0 pour l’Angleterre.

Sans grand respect des gestes barrières, l’ambiance était survoltée devant l’enceinte mythique du nord-ouest de la capitale britannique, avec des chants entonnés par des fans vêtus de maillots, drapeaux et chapeaux aux couleurs de la sélection des “Three Lions”.

Des débris de verre jonchaient le sol et avant le coup d’envoi du match, des supporters lançaient en l’air bouteilles en plastique, pierres, canettes de bières, sacs à dos ou encore cônes de signalisation. Un drapeau de l’Italie a même été brûlé par des supporters dans le centre de Londres, a constaté l’AFP.

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, des dizaines de supporters sans billet ont renversé des barrières et submergé le personnel de sécurité pour tenter de rentrer dans le périmètre rapproché du stade de Wembley.

Selon la police de Londres, “cette incident a permis à un petit nombre de personnes d’entrer dans le stade sans billet”.

Pour ce jour historique en Angleterre, où la sélection espère décrocher un premier trophée depuis 55 ans et son unique sacre mondial, la presse s’est déchaînée: “La fierté de l’Angleterre”, a titré le Sunday People sur sa Une où apparaissent le sélectionneur Gareth Southgate, ses joueurs et un lion rugissant.

Des écoles à travers le pays ont même annoncé qu’elles toléreraient une arrivée plus tardive des enfants lundi, pour leur laisser le plaisir de voir le match.

– Variant Delta –

Dans un pays rattrapé par le variant Delta du coronavirus, les Anglais vivent une parenthèse sportive enchantée que certains espéraient prolonger dans la nuit londonienne, sans forcément se préoccuper des impératifs sanitaires, malgré les mises en garde des autorités.

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En Italie aussi, le bel Euro des “Azzurri” a fait ressurgir le doux parfum des “Nuits magiques”, ces soirées du Mondial-1990 à domicile restées dans la mémoire collective.

Impossible de prédire sur quelles joues couleront les larmes de joie et de tristesse, tant l’issue du sommet apparaît incertaine.

Ce qui est sûr, c’est que l’Angleterre s’avance à Wembley poussée par une armée surchauffée de plusieurs milliers de voix, prêtes à s’époumoner sur les tubes “Football is Coming Home” (“Le football revient à la maison”) ou “Sweet Caroline”.

Et la marée rouge et blanche de l’Angleterre rêve de chavirer pour une sélection sevrée de titre depuis le Mondial-1966 remporté contre l’Allemagne, déjà à Wembley.

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Gareth Southgate n’était pas né à l’époque et n’a donc jamais célébré le moindre titre anglais. Les “Three Lions” n’ont même jamais atteint de finale continentale auparavant et il est bien placé pour le savoir, après son tir au but raté en demi-finale de l’Euro-1996 à domicile.

Depuis la fin du premier tour, “on a eu l’opportunité d’écrire une page d’histoire à chaque match, a-t-il déclaré samedi. “On est impatients, c’est un match génial à préparer face à un adversaire brillant, techniquement très bon, très organisé”.

– “Ça fait si longtemps” –

“Ça sera une nuit fantastique si l’Angleterre gagne, ça fait si longtemps”, s’est extasié David Durant, retraité anglais de 74 ans, rencontré par l’AFP aux abords de Wembley plusieurs heures avant le coup d’envoi.

Redevenue séduisante après des années noires, l’Italie espère aussi garnir son armoire à trophées, quinze ans après son succès à la Coupe du monde de 2006 et neuf ans après l’échec en finale de l’Euro-2012.

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Roberto Mancini a remis les Azzurri sur les rails de la victoire en préservant une défense solide avec le duo Bonucci-Chiellini et en bâtissant une équipe joueuse qui se présente à Wembley avec une invincibilité s’étirant sur 33 matches.

En face, l’Angleterre a encore renforcé sa défense en préférant le latéral Kieran Trippier à l’ailier Bukayo Saka à côté de son axe de fer incarné par John Stones et Harry Maguire. Elle peut aussi compter sur son milieu accrocheur avec Kalvin Phillips et Mason Mount et son attaque redoutable avec Raheem Sterling et Harry Kane.

Chiellini prévient: “Heureusement, c’est un sport d’équipe: l’important n’est pas que Bonucci ou Chiellini gagne contre Kane ou Sterling, mais que l’Italie gagne contre l’Angleterre”. Les Anglais espèrent le résultat inverse, au bout d’une soirée qui s’annonce comme une des plus longues et éprouvantes de leur existence.