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Fin de la délicate visite du pape en Birmanie

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Fin de la délicate visite du pape en Birmanie

Le pape François a terminé jeudi sa visite historique en Birmanie sans avoir évoqué explicitement en public les persécutions des musulmans rohingyas, un sujet qui sera encore au centre de la seconde partie de son voyage au Bangladesh.

Pour clore cette visite inédite d’un pape dans ce pays majoritairement bouddhiste, le pape a célébré vendredi matin une dernière messe devant des jeunes catholiques dans le centre de Rangoun.

Il a ensuite pris son avion pour Dacca en milieu de journée.

En longyi, en tenue traditionnelle ou en habits du dimanche, des centaines de croyants ont suivi la messe dans la cathédrale Sainte-Marie de Rangoun et dans la rue.

Sur un terrain de basket jouxtant la cathédrale, même les enfants dans la foule étaient attentifs face à l’écran géant, ayant pris soin d’enlever leurs chaussures pour pouvoir s’agenouiller.

“La Birmanie est un pays pauvre donc c’est un grand événement de l’avoir ici. Ce pape se préoccupe des pauvres. Il les aime”, raconte Johanna, Birmane vivant en Australie qui a fait le déplacement pour sa venue.

Pendant cette visite historique – la première d’un pape en Birmanie -, le souverain pontife pape n’a pas prononcé une seule fois le mot “Rohingya”.

Ce mot est tabou dans ce pays influencé par un nationalisme bouddhiste virulent, dans le déni du drame des plus de 620.000 Rohingyas enfuis depuis fin août pour échapper à ce que l’ONU considère comme une épuration ethnique menée par l’armée birmane.

Se limitant à des allusions aux violences, il a appelé les Birmans “au respect de tout groupe ethnique” et à “dépasser toutes les formes d’intolérances, de préjugé et de haine”.

Le pape n’a aucunement perdu son “autorité morale” en observant une retenue diplomatique, a estimé mercredi son porte-parole Greg Burke, ajoutant: “on ne peut pas attendre des gens qu’il règlent des problèmes impossibles”.

Pour cette deuxième étape de sa visite, le sujet devrait être abordé plus frontalement: le pape rencontrera vendredi une délégation de réfugiés rohingyas, événement qui s’annonce comme l’un des temps forts de ces trois jours de visite.

Point commun des deux pays, majoritairement bouddhiste pour l’un, musulman pour l’autre: les catholiques y sont une toute petite minorité. Au Bangladesh, un prêtre catholique a disparu depuis lundi soir, ce qui suscite l’inquiétude.

Les autorités ne privilégient pas la piste d’une capture par des extrémistes islamistes. “Nous sommes quasiment certains que les extrémistes ne sont pas liés à cela”, a affirmé jeudi à l’AFP Khurshid Hasan, chef de la police locale.

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