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Finale Top 14: Montpellier-Castres, le choc des civilisations

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Finale Top 14: Montpellier-Castres, le choc des civilisations

Tout les oppose ou presque: le riche et puissant Montpellier de Mohed Altrad, en quête de reconnaissance et de son premier titre de champion de France, affronte samedi au Stade de France (21h00) en finale du Top 14 Castres, Petit Poucet assumé et coupeur de tête patenté.

Puisque le diable se niche dans les détails, évacuons d’emblée leur maigres points communs.

Comme la robustesse de leur paquet d’avants ou le fait que l’effectif tarnais soit composé de nombreux anciens Montpelliérains (Combezou, Tulou, Bias, Bérard, Ebersohn), partis dans la douleur. Et cornaqués par un encadrement à l’accent héraultais: le directeur sportif Christophe Urios est né à Montpellier et originaire de l’Hérault, son adjoint chargé des arrières Frédéric Charrier a porté le maillot du MHR.

Et, enfin, une certaine rivalité, née sur les terrains avant que les deux villes ne soient rassemblées dans la grande région Occitanie, au fil de cinq confrontations en phase finale ces dernières années.

Le MHR a remporté, dans une ambiance assez électrique, la dernière, en 2016, et la première, déjà en barrages, en 2011.

– Lointain cousinage –

Il n’était alors qu’un lointain cousin de celui qui se présentera samedi: racheté seulement deux semaines plus tôt par Altrad, il avait fait souffler un vent de fraîcheur sur le championnat en atteignant à la surprise générale la finale (défaite contre Toulouse) avec ses joueurs du cru (Tomas, Ouedraogo, Trinh-Duc) et son jeu flamboyant orchestré par Fabien Galthié.

Sept ans plus tard, pour son grand retour au Stade de France, le tableau a changé: la surprise a laissé la place à la logique, aux jeunes pousses a succédé un bataillon d’internationaux, la plupart étrangers, et Altrad s’est fait un nom et des “amis” dans le rugby.

L’équipe pétillante est devenue une machine implacable parfaitement rodée par Vern Cotter, recruté l’été passé à prix d’or, comme des pointures (Cruden, Pienaar, Picamoles, Serfontein), pour enfin apporter à Montpellier ce premier titre majeur tant désiré par son ambitieux propriétaire.

Premier de la saison régulière sans discussion, impressionnant en demi-finale contre Lyon (40-14), Montpellier endossera donc cette fois l’étiquette de favori, voire celle de grand méchant loup.

Elle lui aurait sans doute collé au dos quel que soit l’adversaire. Mais l’adhésif est encore un peu fort puisque c’est Castres en face, onzième budget du championnat, formation porte-étendard d’une ville enclavée de seulement 43.000 habitants, à l’effectif homogène sans aucun grand nom.

– “Construit sur du fictif” –

Les Tarnais, financés par les laboratoires Pierre Fabre, ont de nouveau cette semaine surjoué ce rôle – bien réel – de Petit Poucet, et l’opposition rugby des villes, rugby des champs.

Ainsi le centre Thomas Combezou, qui a gardé un mauvais souvenir de son passage au MHR (2011-2014): “Je préfère défendre les valeurs d’un club comme le CO, qui n’est pas le plus beau ni le plus fort et où il y a tout à construire, qu’un club où tout est construit sur du fictif avec beaucoup d’argent et des stars internationales à tous les postes”.

Ou le président Pierre-Yves Revol: “La force du collectif n’est sans doute pas suffisante pour gagner des titres, mais dans les moments importants cela permet de se transcender. On n’a pas tous les atouts de nos concurrents mais cela nous permet de rivaliser, parfois”.

Les Castrais font plus que ça: eux ont soulevé le Bouclier de Brennus lors de la décennie en cours, en 2013 (leur quatrième), et atteint la finale l’année suivante.

Cette saison, leur esprit de corps leur a de nouveau permis de renverser des montagnes, par une tactique bien identifiée par Cotter: Castres “fait déjouer l’adversaire (…) essaie de vous amener là où vous ne fonctionnez pas bien”.

La Rochelle en fin de saison régulière (18-26) en a été victime, puis Toulouse en barrages, de nouveau sur son terrain (11-23), et enfin le Racing 92 samedi dernier (19-14). La dernière marche, la plus belle, est cependant beaucoup plus haute.

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