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France : 3.000 euros avec sursis pour avoir comparé Christiane Taubira à un singe

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France : 3.000 euros avec sursis pour avoir comparé Christiane Taubira à un singe

A l’origine de la première d’une série d’attaques racistes contre Christiane Taubira il y a trois ans, une ancienne candidate Front national, Anne-Sophie Leclère, a été condamnée mercredi à 3.000 euros d’amende avec sursis pour avoir comparé l’ex-ministre de la Justice à un singe.

Le 17 octobre 2013, un reportage de l’émission “Envoyé Spécial” sur France 2 montrait Mme Leclère, propriétaire d’un magasin d’articles de pêche à Rethel, dans les Ardennes, qui s’efforçait de monter une liste pour les élections municipales de 2014.

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Anne-Sophie Leclère

Questionnée alors sur un photomontage publié sur sa page Facebook et qui montrait d’un côté un petit singe et de l’autre la garde des Sceaux de l’époque, avec les légendes “à 18 mois” et “maintenant”, Mme Leclère avait notamment répété, “c’est une sauvage”, et lancé: “A la limite, je préfère la voir dans un arbre (…) que de la voir au gouvernement”. Elle avait ensuite été exclue du parti d’extrême droite: une “erreur de casting”, avait déclaré le vice-président du FN Florian Philippot.

Injure publique raciale

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Anne-Sophie Leclère pour injure publique raciale, mais uniquement pour le photomontage, pas pour ses déclarations diffusées par France 2. Les juges ont en effet estimé que sa volonté de rendre publics ces propos n’était pas démontrée. Elle a toujours affirmé qu’elle croyait la caméra éteinte et le tournage terminé.

Le tribunal a prononcé une peine “symbolique”, a estimé son avocat Jérôme Triomphe. A ses yeux, les juges ont tenu compte du fait que Mme Leclère avait “largement payé les propos qu’on lui reproche”. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis.

“Extrême violence”

Il s’agissait du troisième procès de Mme Leclère, le premier où elle était présente. A l’audience, la jeune femme de 36 ans avait exprimé ses regrets. En juillet 2014, le tribunal correctionnel de Cayenne (Guyane), ancienne terre d’élection de Mme Taubira, l’avait condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Condamnation annulée le 22 juin par la cour d’appel, qui a jugé “irrecevable” l’action menée par l’association Walwari, un mouvement cofondé par l’ancienne garde des Sceaux début 1993. Mais, parallèlement à cette procédure initiée en Guyane par Walwari, le parquet de Paris avait ouvert une enquête, qui a donné lieu à ce procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

A l’occasion du long rappel des méandres procéduraux de cette affaire, le président avait souligné que Mme Taubira, “garde des Sceaux, ministre de la Justice”, n’avait “pas signalé” au parquet de Paris l’existence de la procédure en cours à Cayenne. Du fait de cette première procédure, la défense de Mme Leclère estimait qu’elle ne pouvait être à nouveau poursuivie à Paris. Mais le tribunal a rejeté cet argument, ce qu’a regretté Me Triomphe, qui attend de s’entretenir avec sa cliente pour décider de faire ou non appel.

A l’automne 2013, Christiane Taubira a été la cible d’une série d’attaques racistes du même acabit, qui ont suscité une vague d’indignation, jusqu’au Haut Commissariat des droits de l’Homme, une agence de l’ONU.

Pour sa Une “Maligne comme un singe, Taubira garde la banane”, le directeur de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute a été condamné à 10.000 euros d’amende. Christiane Taubira avait alors dénoncé des propos “d’une extrême violence”, qui “dénient” son “appartenance à l’espèce humaine”. “J’encaisse le choc mais c’est violent pour mes enfants, pour mes proches et pour tous ceux qui ont une différence”, avait-elle ajouté.

Source : AFP

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