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France: cérémonie d’hommage aux victimes d’attentats

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France: cérémonie d’hommage aux victimes d’attentats

« Ces barbares n’ont ni loi, ni foi, ni religion » : une jeune musulmane ayant perdu des proches dans un attentat en France a appelé avec émotion lundi à Paris à refuser « l’amalgame » entre islam et terrorisme, lors d’un poignant hommage aux victimes d’attaques jihadistes.

Comme elle, de nombreux proches de victimes et rescapés ont livré de déchirants témoignages lors de cette cérémonie, organisée en présence du président François Hollande et de responsables politiques de tous bords, pour les morts des attentats, dans le pays ou à l’étranger, depuis un an.

« Ce 14 juillet 2016, jour de fête nationale, nos vies ont été bouleversées à jamais », a souligné Yasmine Bouzergan Marzouk, 21 ans, s’exprimant au nom de trois membres de sa famille tués dans l’attentat de Nice, qui a fait 86 morts lorsqu’un jihadiste a foncé avec un camion dans la foule.

« Ces criminels se sont attaqués à un symbole républicain, mais plus particulièrement à des enfants qui représentent l’avenir de la France », a-t-elle rappelé, gorge serrée, en évoquant la mémoire d’un des siens, Mehdi, 13 ans.

« Nous sommes une famille de confession musulmane et il ne faut surtout pas faire l’amalgame, car ces barbares n’ont ni foi, ni foi, ni religion », a-t-elle lancé.

« Victimes innocentes de toutes les violences terroristes, vous êtes mes frères et mes soeurs, et je veux que mon pays vous affirme lui aussi sa fraternité », a renchéri Georges Salines, président de l’association des familles de victimes des attentats de Paris du 13 novembre, qui ont fait 130 morts.

« La République française ne vaincra pas le terrorisme en trahissant ses valeurs qui sont puissantes, plus fortes que celles des terroristes », a insisté l’homme, endeuillé de sa fille Lola.

Enjeu pour la présidentielle

Visage grave, le président Hollande a écouté les noms de 230 victimes tuées par des terroristes depuis septembre 2015, en France comme à l’étranger, égrenés un à un dans un silence absolu, avant d’annoncer une réforme du système d’indemnisation des victimes.

Les ressources du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme « seront revues » et l’État « s’en portera garant dans la durée », a assuré le chef de l’État, soulignant que « le terrorisme avait changé de dimension » depuis la création de ce fonds il y a 30 ans.

Ainsi, « l’État doit être exemplaire dans ses réponses, dans ses procédures et dans ses réactions », a poursuivi François Hollande devant les centaines de personnes conviées à cette cérémonie, organisée depuis 18 ans chaque 19 septembre, date d’un attentat en 1989 contre un avion DC-10 français de la compagnie UTA au-dessus du Niger.

Alors que la lutte antiterroriste s’annonce en France comme un des thèmes incontournables de l’élection présidentielle de 2017, la classe politique sait qu’elle ne peut ignorer les attentes des victimes, tant en matière d’indemnisation que sur le travail de mémoire.

Depuis l’an dernier, la France a basculé dans une nouvelle ère, avec « un nombre inégalé de victimes du terrorisme », souligne Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

Et la menace reste « maximale » en France, selon les autorités, comme en témoigne la série d’arrestations menées ces derniers jours en lien avec des projets d’attaques jihadistes.

Dans ce contexte, le terrorisme est un sujet éminemment politique en France, au coeur de joutes entre gouvernement et opposition.

L’ex-président Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, avait taclé samedi le pouvoir socialiste, lors d’une rencontre à Nice rencontrer des victimes du 14 juillet, en disant trouver « insupportable de ne pas savoir ce qu’il s’est passé exactement » lors de l’attaque du camion.

François Hollande, que les derniers sondages donnent éliminé au premier tour de la présidentielle de 2017 s’il était candidat, se pose de son côté en défenseur de l’État de droit, rejetant tout « État d’exception », en référence par exemple aux propositions de certains à droite visant les individus fichés pour radicalisation.

Source : AFP

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