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Grèce: décès de Manolis Glézos, symbole de la résistance contre les nazis

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Grèce: décès de Manolis Glézos, symbole de la résistance contre les nazis

Le Grec Manolis Glézos, symbole de la résistance contre les nazis, est décédé lundi à l’âge de 97 ans des suites d’une “insuffisance cardiaque” dans un hôpital d’Athènes où il avait été admis il y a dix jours, selon un communiqué hospitalier.

“La nation baisse ses drapeaux devant ce grand Grec” a tweeté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. “Manolis Glézos a représenté une génération qui ne s’est pas pliée, qui n’a pas été soumise”, a-t-il souligné sur Twitter, évoquant dans un communiqué “un homme avec un coeur de lion et un regard tendre”.

“C’est avec un profond chagrin que nous annonçons la perte de Manolis Glézos. Ce militant de la démocratie et symbole de la résistance s’est éteint aujourd’hui (lundi) à 13H15 locales (10H15 GMT) des suites d’une insuffisance cardiaque”, a précisé l’hôpital Henry Dynan.

“Homme courageux” et “défenseur inconditionnel de la justice sociale”, Manolis Glézos “restera gravé dans notre mémoire comme une personnalité emblématique de notre histoire contemporaine”, a indiqué de son côté la présidente de la République grecque, Katerina Sakellaropoulou, dans un message de condoléances.

“Une perte pas seulement pour les Grecs. Sa résistance contre l’occupation nazie restera inoubliable”, a tweeté de son côté l’ambassadeur allemand en Grèce, Ernst Reichel.

Manolis Glézos fut qualifié de “premier résistant d’Europe” par le général de Gaulle, pour avoir osé, en 1941, décrocher le drapeau nazi de l’Acropole d’Athènes.

Son hospitalisation le 18 mars avait été décidée en raison d'”une gastroentérite et d’une infection urinaire”, avait alors indiqué à l’AFP sa femme Georgia, soulignant que son état de santé “était sérieux”.

L’une de ses dernières apparitions publiques, selon les médias, date de septembre 2018 au procès du parti néonazi Aube Dorée, au côté de Magda Fyssa, la mère d’un rappeur antifasciste assassiné cinq ans auparavant par un militant du parti d’extrême droite.

Né le 9 septembre 1922 sur l’île cycladique de Naxos, Manolis Glézos a déménagé à Athènes à l’âge de 12 ans avec sa famille, s’impliquant très jeune dans la jeunesse antifasciste.

Dans la nuit du 30 au 31 mai 1941, alors âgé de 18 ans, il décrochait, avec son ami Apostolos Santas, 19 ans, le drapeau nazi du monument antique athénien.

Il fut arrêté et emprisonné plusieurs fois pendant l’occupation nazie (1941-1944) et pendant les années 1950 et 1960 en tant que communiste car à l’époque le Parti communiste grec (KKE) était illégal.

Il avait adhéré au parti de l’EDA (gauche démocratique) dans les années 1960 avant d’être élu député et eurodéputé avec les socialistes du Pasok dans les années 1980.

En 2000, il devint membre du parti Coalition de gauche et du progrès, puis du Syriza d’Alexis Tsipras.

Pendant la crise (2010-2018), il fut député du Syriza et eurodéputé, participant aux manifestations violentes anti-austérité.

Il avait rompu avec ce parti en 2015 après la signature par Alexis Tsipras d’un troisième prêt international et la poursuite de la rigueur

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