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Grégory: une enquête qui reprend plus de 30 ans après le crime

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Grégory: une enquête qui reprend plus de 30 ans après le crime

Trente-trois ans après le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, jeté pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, l’affaire connaît de nouveaux rebondissements depuis la mi-juin.

– 14 juin 2017: un rebondissement inattendu –

Trois membres de la famille du père de l’enfant, Jean-Marie Villemin, sont placés en garde à vue à Dijon. Il s’agit de Marcel Jacob, 72 ans, grand-oncle de Grégory, de sa femme Jacqueline, 72 ans, ainsi que d’une tante de l’enfant, Ginette Villemin, 61 ans.

Le procureur général de Dijon, Jean-Jacques Bosc, évoque des arrestations pour “complicité d’assassinat” et “non-assistance à personne en danger”.

Les trois gardés à vue font partie du “clan (de Bernard) Laroche”, cousin du père de Grégory et premier suspect de l’affaire, tué en 1985 par Jean-Marie Villemin.

En permettant de reconstituer la chronologie avant et après le crime, le logiciel d’analyse criminelle Anacrim a révélé des incohérences.

Les grands-parents paternels de Grégory, Albert et Monique, sont entendus libres, comme témoins.

– Plusieurs personnes impliquées –

La garde à vue des trois proches de Laroche, qui invoquent leur droit à garder le silence, est prolongée le 15 juin, tandis que Jean-Marie Villemin est reçu à Dijon par le juge chargé de l’instruction.

“Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime”, estime ce dernier, évoquant un couple dont l’homme, moustachu, a procédé à des surveillances les jours le précédant.

De nouvelles expertises d’une lettre manuscrite anonyme reçue en 1983 par Jean-Marie sont “confondantes” pour Jacqueline Jacob, selon lui. Une lettre de menaces de mort, de 1989, “implique” aussi la grand-mère Monique. La lettre de revendication du 16 octobre 1984 présente des similitudes avec celle de 1983.

Ginette Villemin est remise en liberté.

– Les Jacob et Murielle Bolle mis en examen –

Le 16 juin, Marcel et Jacqueline Jacob sont mis en examen et incarcérés pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”. Ils nient “toute participation aux faits” et leur avocat dénonce l’absence d’élément matériel contre eux.

Le 20 juin, le couple est remis en liberté sous strict contrôle judiciaire. Les deux époux sont séparés et éloignés de leur domicile vosgien.

Après vingt-quatre heures de garde à vue, Murielle Bolle, 48 ans, est mise en examen pour “enlèvement suivi de mort” et incarcérée jusqu’à une audience fixée au 2 juillet. Âgée de 15 ans à l’époque des faits, ce témoin clé avait affirmé, avant de se rétracter, avoir vu son beau-frère Bernard Laroche emmener l’enfant dans sa voiture puis l’avoir déposé quelque part.

Selon un cousin de Murielle, sa rétractation serait due à des violences de son entourage, ce qu’elle nie pour sa part.

Le 11 juillet au soir, le premier juge d’instruction de l’affaire, Jean-Michel Lambert, 65 ans, se suicide chez lui au Mans.

La confrontation entre Mme Bolle et son cousin, le 28 juillet, ne donne rien et Mme Bolle est libérée le 4 août, sous contrôle judiciaire.

– Les Jacob restent éloignés des Vosges –

Le 4 octobre, les avocats des époux Jacob déclarent avoir la preuve qu’ils participaient à une réunion syndicale à leur travail au moment du crime. Des alibis “invérifiables” pour l’avocat historique des parents Villemin.

Le 27, la chambre de l’instruction de Dijon refuse d’assouplir le contrôle judiciaire des Jacob, le procureur général arguant notamment que les époux doivent être entendus séparément en novembre et que des investigations restent à faire sur leur emploi du temps de l’époque.

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