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Guerre contre Daech: l’Irak lance la bataille «décisive» pour Mossoul

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Guerre contre Daech: l’Irak lance la bataille «décisive» pour Mossoul

Les forces irakiennes ont lancé lundi l’offensive pour reprendre la ville de Mossoul, dernier bastion de Daech en Irak, une bataille dont l’issue sera «décisive» dans la guerre contre les djihadistes, selon Washington.

À 45 km au sud de Mossoul, près de la localité d’Al-Choura, un photographe de l’AFP a vu des colonnes de véhicules blindés de l’armée irakienne partir vers la ligne de front.

L’ONU et des ONG humanitaires ont exprimé leur «préoccupation» pour les quelque 1,5 million d’habitants de la deuxième ville d’Irak, rappelant que «les familles sont exposées à un risque extrême d’être prises entre deux feux» ou d’être utilisées comme boucliers humains par les djihadistes.

C’est par une allocution officielle prononcée en pleine nuit à la télévision que le premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé le lancement de cette bataille qui se prépare depuis des mois, avec le soutien d’une coalition internationale antidjihadistes composée de 60 pays et conduite par les États-Unis.

«Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé», a déclaré M. Abadi.

Bataille longue et complexe

Quelque 30 000 forces fédérales irakiennes — armée, police, contre-terrorisme — sont impliquées. Les combats pourraient durer «des semaines voire plus», selon la coalition internationale.

La deuxième ville du pays, située dans le Nord sur les bords du fleuve Tigre et peuplée majoritairement de musulmans sunnites, était tombée aux mains de Daech en juin 2014.

C’est à Mossoul que le leader de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, avait publiquement proclamé un «califat» sur des territoires conquis de manière éclair par les djihadistes en Irak et en Syrie entre 2014 et 2015.

Fort de ses succès, le groupe extrémiste avait alors inspiré ou préparé des attaques notamment au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique.

Il a depuis perdu une large partie de ces territoires — 16 % rien que cette année selon le groupe d’analyse de défense américain IHS. En Irak, le gouvernement a notamment repris les cités de Fallouja et Ramadi.

Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a estimé que la bataille de Mossoul était «un moment décisif dans notre campagne pour infliger à Daech une défaite durable».

Le chef du gouvernement irakien n’a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi. Elles devraient dans un premier temps consister à traverser les lignes djihadistes pour gagner les abords de la ville avant un encerclement puis de violents combats de rues.

Craintes d’attentats suicide

Lourdement armés, les djihadistes qui seraient entre 3500 et 4000 dans la ville, selon des estimations américaines, ont eu des mois pour se préparer à cet assaut et devraient avoir recours à des attentats à la bombe, voire des boucliers humains pour ralentir leurs ennemis.

Bagdad et plusieurs localités d’Irak ont été secouées ces derniers jours par des attentats à la bombe, certains revendiqués par l’EI, qui ont fait près de 60 morts. La dernière attaque qui a eu lieu lundi au sud de Bagdad a fait 10 morts.

Le premier ministre a précisé que seules l’armée et la police irakiennes entreraient dans Mossoul, alors que de nombreuses forces sont impliquées dans l’offensive.

Les sunnites, minoritaires dans un Irak majoritairement chiite, craignent l’entrée dans la ville des puissantes milices paramilitaires chiites du Hachd al-Chaabi, soutenues par l’Iran, et accusées d’exactions contre les civils sunnites dans le passé.

De leur côté des milliers de combattants kurdes irakiens progressaient lundi en direction de villages tenus par des djihadistes à l’est de Mossoul. Sur le mont Zardak, un photographe de l’AFP a vu des combattants kurdes déployer des pièces d’artillerie.

La coalition internationale fournit elle un appui aérien et terrestre.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi qu’il était «hors de question» que la Turquie reste en dehors de l’opération», même si M. Abadi a exigé à plusieurs reprises le retrait des troupes turques d’Irak et rejeté leur participation à la reprise de Mossoul.

Craintes pour les civils

L’armée irakienne a largué par les airs des milliers de tracts sur Mossoul pour donner des consignes de sécurité aux habitants.

Mais les ONG Save the Children et le Conseil norvégien pour les réfugiés ont appelé à la mise en place de «couloirs sécurisés» pour que les populations puissent échapper aux combats et ne pas rester coincées sous les bombes, sans nourriture ni soins. 500 000 enfants sont menacés par les combats, selon Save the Children.

Avant le début de l’opération, le président russe Vladimir Poutine a invité la coalition internationale à faire le maximum pour éviter des victimes civiles.

Ces déclarations interviennent alors que les Occidentaux accusent la Russie de commettre des «crimes de guerre» en bombardant les civils d’Alep-est, la partie de la grande ville du nord de la Syrie contrôlée par les rebelles.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, dont le pays frappé par de sanglants attentats de l’EI est membre de la coalition internationale, a appelé à préparer les suites d’une éventuelle reconquête de Mossoul, notamment pour inclure toutes les composantes de la population irakienne.

«Il faut qu’avec l’Irak soient discutés les termes d’une gestion politique inclusive» afin de non seulement «gagner la guerre, mais aussi gagner la paix», a-t-il souligné.

Source : AFP

 

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