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Gymnastique: grand blessé de Rio, Aït Saïd veut “choper une étoile” aux Mondiaux

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Gymnastique: grand blessé de Rio, Aït Saïd veut “choper une étoile” aux Mondiaux

Sa “course contre la montre” a payé : quatorze mois après sa blessure choc aux JO-2016, dont les images ont fait le tour du monde, Samir Aït Saïd est au rendez-vous des Championnats du monde de gymnastique artistique, de lundi à dimanche à Montréal. Non sans ambition.

“Samir a démontré une fois de plus sa force de caractère. Son travail et son abnégation ont payé”, apprécie Yann Cucherat, directeur du haut niveau masculin tricolore.

6 août 2016. Aït Saïd (27 ans) quitte les jeux Olympiques de Rio la jambe gauche en équerre, tibia et péroné brisés. Le prix d’une mauvaise réception au saut de cheval en qualifications.

Son horizon, c’est alors de longs mois d’efforts pour retrouver la forme. Le spécialiste des anneaux, sacré champion d’Europe en 2013, corse encore l’affaire en finalisant en parallèle ses études de kiné.

Ce n’est que début juillet, une fois son diplôme en poche, qu’il reprend l’entraînement, à Antibes où il est désormais installé. Avec une douzaine de kilos à perdre.

“A partir de là, c’était deux fois par jour, même le dimanche matin. Chaque jour était compté”, résume l’entraîneur du gymnaste, Rodolphe Bouché.

– ‘Pas rose tous les jours’ –

“On avait un gros challenge : revenir en trois mois. Ca a été une course contre la montre. Je peux vous dire que ça n’a pas été rose tous les jours…”, esquisse-t-il.

Pour gagner sa sélection, pas de “passe droit” pour Aït Saïd mais “un délai supplémentaire” accordé par la Fédération française de gymnastique.

Lors de l’étape de Coupe du monde à Bercy il y a deux semaines, pour sa première compétition depuis Rio, et sa seule avant Montréal, le multimédaillé européen aux anneaux n’a pas le droit à l’erreur.

Bouché raconte : “Il m’a dit: +faire mon retour ici au bout d’un an, avec tout ce public derrière moi, les gens qui m’attendent, c’est plus dur que les JO+. Il avait vraiment beaucoup, beaucoup de pression.”

Aït Saïd répond présent. En l’espace de vingt-quatre heures, entre les qualifications et la finale, il fait bondir son score (15,250 contre 14,900) et termine deuxième, à seulement un dixième de la référence grecque Elefthérios Petrounias, champion olympique, du monde, et d’Europe en titre.

De quoi s’envoler vers le Québec ambitieux ? Sa première réponse se veut prudente : “J’aimerais entrer en finale”. Ca ne dure que quelques instants. “Au fond de moi, j’y vais pour faire une médaille”, confie-t-il à l’AFP.

“Mais on va rester concentré sur le travail à faire : la première étape, c’est de rentrer en finale, se reprend-il. Après, tout est possible.”

– Objectif deux médailles –

“L’histoire serait magnifique. On ne peut pas faire autre chose qu’aller chercher une médaille. On va viser l’étoile la plus loin et on va bien en choper une au passage”, veut croire Bouché.

“Reproduire un 15,250 en finale mondiale, c’est quasiment un pied sur le podium”, estime-t-il.

Dans le camp tricolore, Aït Saïd n’est pas le seul à en rêver.

A 30 ans, Cyril Tommasone, déjà monté dessus deux fois aux arçons (argent en 2011, bronze en 2014) mais resté au pied aux JO-2016 (4e), prendrait bien au Canada sa revanche sur Rio.

Pour remplir l’objectif fédéral d’une médaille, identique à celui des messieurs, les jeunes gymnastes françaises compteront sur leurs deux fers de lance : Coline Devillard et Marine Boyer.

La première a été sacrée championne d’Europe au saut au printemps, à 16 ans, et devra se méfier de la Russe Maria Paseka, tenante du titre.

La seconde (17 ans) a terminé au pied du podium olympique à la poutre au Brésil.

A elles de profiter de l’absence dans le stade Olympique de Montréal de la bombe américaine Simone Biles : le break post-olympique que s’est accordé la triple championne du monde en titre du concours général et quintuple médaillée aux JO-2016 libère des places sur les podiums.

Côté messieurs, le “roi” japonais Kohei Uchimura (28 ans) est lui fidèle au rendez-vous, en quête d’une septième couronne consécutive dans le concours général. Un exploit inédit.

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