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Hong Kong: la commission de surveillance de la police n’a pas les moyens d’enquêter (experts)

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Hong Kong: la commission de surveillance de la police n’a pas les moyens d’enquêter (experts)

La commission de surveillance de la police hongkongaise n’a pas les moyens d’enquêter sur la manière dont les forces de l’ordre ont géré les manifestations pro-démocratie qui secouent le territoire depuis cinq mois, selon des experts internationaux nommés par le gouvernement.

Ce constat embarrassant oour les autorités survient alors que de nouveaux heurts ont opposé dimanche soir policiers et manifestants dans plusieurs quartiers.

Un groupe de manifestants masqués a saccagé un restaurant chinois et la police a utilisé un canon à eau contre des manifestants qui bloquaient des rues dans le quartier de Mongkok.

Les rassemblements dégénèrent de plus en plus en souvent en affrontements violents avec la police mais Pékin refuse de répondre favorablement aux cinq demandes du mouvement en faveur de la démocratie.

Outre l’instauration du suffrage universel direct, les manifestants demandent une enquête indépendante sur le comportement de la police qui, après plus 24 weekends consécutifs, est vilipendée par une large partie de la population.

La cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a rejeté à maintes reprises ces demandes d’une enquête indépendante, affirmant que l’actuel organisme de surveillance, la commission indépendante d’examen des plaintes concernant la police (IPCC), est à la hauteur de la tâche.

Les manifestants soutiennent au contraire que l’IPCC n’a pas les moyens de mener à bien son enquête.

En septembre, Mme Lam a nommé un groupe d’experts indépendants, britanniques, néo-zélandais et canadiens, pour conseiller cette commission de surveillance.

Ce comité d’experts a publié le 8 novembre un bilan accablant sur l’incapacité de cette commission à mener à bien sa mission, affirmant qu’une enquête indépendante serait plus appropriée.

Il souligne notamment “les pouvoirs insuffisants” de l’IPCC afin de “mener l’enquête indépendante nécessaire” face à “l’ampleur des événements” et conformément “aux normes requises pour un organisme international de surveillance opérant dans une ville respectant les droits et les libertés”.

Cette commission a affirmé que si ses moyens étaient augmentés, l’IPCC pourrait être en mesure de publier un rapport intérimaire “avec des faits limités, mais suffisants” sur les raisons des manifestations et la manière dont elles ont été gérées par les autorités.

Mais elle a déclaré qu’il y avait des “arguments” plaidant pour l’instauration d’une “enquête plus approfondie et plus complète… par un organisme indépendant doté des pouvoirs requis”.

Ce rapport, non disponible sur le site internet de l’IPCC, a été posté sur Twitter samedi soir par un membre de cette commission, l’universitaire britannique Clifford Stott.

Sollicités par l’AFP, le gouvernement et la police de Hong Kong n’ont pas répondu à une demande de commentaires.

Ces conclusions sont embarrassantes pour Mme Lam dont la cote de popularité est au plus bas.

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