Home Pure People Icône de la lutte anti-armes, Emma Gonzalez, 18 ans, pourrait faire plier Trump…

Icône de la lutte anti-armes, Emma Gonzalez, 18 ans, pourrait faire plier Trump…

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Icône de la lutte anti-armes, Emma Gonzalez, 18 ans, pourrait faire plier Trump…

Elle a électrisé l’Amérique. Rescapée de la fusillade de Parkland, elle compte désormais plus de followers sur Twitter que la NRA, le puissant lobby pro-armes.

Dix minutes auront suffi pour faire d’elle l’icône des partisans du contrôle des armes à feu aux Etats-Unis. En larmes, la jeune rescapée de la tuerie du lycée Marjory Stoneman Douglas à Parkland, en Floride, avait pris la parole à Fort Lauderdale, le 17 février, lors d’un rassemblement en hommage aux dix-sept victimes. Devant la foule bouleversée, cette simple élève de terminale avait dénoncé sans détour la collusion entre les politiques et la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby américain des armes à feu. “Honte à vous !”, s’était écriée l’adolescente au crâne rasée, qui n’avait pas eu peur d’interpeller Donald Trump.

“Si le Président me dit en face que c’était une terrible tragédie et qu’on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la NRA. Je le sais : 30 millions de dollars (24,3 millions d’euros) ! Et divisés par le nombre de victimes par balle aux Etats-Unis en 2018, cela fait 5 800 $ (4 700 €). C’est ce que valent ces gens pour vous, Trump ?” Un discours devenu viral qui a hissé Emma Gonzalez au rang de porte-parole d’une génération.

“Nous serons les enfants dont on parle dans les manuels scolaires”

Car, au-delà de l’émotion, ce qui a électrisé l’Amérique, c’est la détermination de la jeune femme à faire évoluer la législation, et cela, en portant haut la voix des jeunes Américains en colère. “Nous allons être les enfants dont on parle dans les manuels scolaires, prédit la lycéenne. Pas parce que nous serons une nouvelle statistique sur les fusillades en Amérique, mais parce que nous allons changer la loi.” Faisant le vœu que la tuerie de Parkland soit “la dernière”, Emma ne s’est pas tue après ce discours marquant. Avec David Hogg et Cameron Kasky, deux camarades eux aussi rescapés de la tuerie, elle a écumé les plateaux télé et poursuivi l’activisme sur les réseaux sociaux. Une stratégie payante : la jeune pasionaria compte plus d’un million et demi d’abonnés sur Twitter. Plus du double de la NRA, témoignant de la puissance de son discours.

Depuis, le hashtag #NeverAgain (Plus jamais) et le mouvement initié par les rescapés de la fusillade de Parkland ne cesse de prendre de l’ampleur. Au point que le Président Trump, grand défenseur du port d’armes, semble prêt à lâcher du lest, se prononçant pour un “renforcement du contrôle des antécédents criminels” lors de l’achat d’une arme à feu, et pour un relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter certaines armes. La première étape d’une loi sur le contrôle des armes ? Emma et les lycéens de Parkland qui défient Trump et le Congrès veulent y croire. Fers de lance d’une mobilisation historique, ils continuent, malgré les menaces de l’extrême droite, à pousser les politiques à passer à l’action. Ils ont organisé à Washington la “Marche pour nos vies“, le 24 mars. Plus d’un million de personnes, dont de nombreux jeunes, sont descendues dans la rue dans plusieurs villes américaines, pour une manifestation historique contre les armes à feu . D’origine spontanée, cette initiative est devenue la plus grande manifestation contre les armes de l’histoire des Etats-Unis.