Home Pure People INTERVIEW. Joyce Jonathan : “Entre mes 5 et 8 ans, je me faisais appeler Mickaël”

INTERVIEW. Joyce Jonathan : “Entre mes 5 et 8 ans, je me faisais appeler Mickaël”

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INTERVIEW. Joyce Jonathan : “Entre mes 5 et 8 ans, je me faisais appeler Mickaël”

Elle a l’habitude de se dévoiler surtout dans ses chansons, comme celles de son nouvel album, On. Mais ça n’allait pas nous empêcher de questionner un peu Joyce Jonathan…

CLOSER Comment est-ce que vous définiriez ce nouvel album ?

JOYCE JONATHAN J’ai voulu reprendre le concept d’un album photo, où l’on peut piocher plein de moments de vie. Les seize chansons sont différentes, avec des titres pêchus, comme On, et d’autres plus posés. Mais elles ont en commun de porter des messages que j’avais en moi depuis un moment. C’est un album que j’ai écrit en rentrant d’un mois de tournée en Asie : les voyages permettent de prendre du recul…

C’est vrai que vous êtes une star en Asie ! Vos textes sont mêmes étudiés dans les écoles chinoises…

Oui, ça m’a fait vraiment plaisir de le découvrir. J’ai appris le chinois au collège, mes parents le parlent. Et j’ai fait beaucoup de tournées en Asie, avec des moments plus ou moins glamour ! J’ai dormi dans des yourtes ou des hôtels de passe ; les loges de certaines salles étaient des débarras grouillant de rats… Mais ce road trip permanent, ces imprévus, c’est aussi ce qui est marrant !

Après dix ans de carrière, comment jugez-vous votre évolution ?

Ce qui a changé entre mes 18 et 28 ans, c’est forcément la confiance. Pour mon premier album, je suivais beaucoup Louis Bertignac. Trois disques plus tard, j’ai pu constituer et diriger mon équipe.

Vous avez toujours la peur du temps qui passe, comme vous le disiez ?

Oui, c’est un drame. Je suis une éternelle nostalgique, et ce depuis mes 8 ans ! Ce qui me fait peur est que tout soit éphémère, volatil. Sur cet album, la chanson Tic tac parle d’ailleurs de cela, de ces promesses que l’on ne tient pas…

Vos proches vous disent très en contrôle de vos émotions. Ecrire est une façon de les extérioriser ?

Complètement. Je raconte mes histoires en chantant depuis l’enfance, c’est mon moyen de communication. Petite, je parlais très peu. Ma mère plaisantait même sur ce sujet : “Ah, elle a dit un mot aujourd’hui !” Je préférais écouter, m’alimenter des autres. Je m’inspirais, puis j’expirais mes chansons.

Vous étiez aussi réservée à l’école ?

Oui.  Ayant deux grandes sœurs, je pensais que ma mère voulait un fils et j’ai eu une vraie culpabilité. Entre mes 5 et 8 ans, je portais les cheveux très courts et me faisais appeler Mickaël. Les gens pensaient que j’étais un garçon.

Vous avez gardé ce côté solitaire ?

Oui. Vivant seule, j’ai d’ailleurs une facilité à me monter la tête. C’est l’un de mes pires défauts. Je peux mener des guerres, toute seule dans ma tête, alors que personne n’est au courant. (Rires.)

Au-delà de votre musique, on vous a découverte en comédienne dans des séries. Cela vous a donné des idées ?

J’aime bien ça. Mais il s’agissait de cadres très particuliers. Je suis apparue dans Demain nous appartient, après avoir écrit le générique, qui est chanté par Lou. Dans Scènes de ménage et Nos chers voisins, j’avais des petits rôles. Pour le reste, il faudrait travailler…

Est-ce qu’il y a des émissions que vous aimeriez faire ? Jurée dans The Voice par exemple ?

J’adorerais ! Chez moi, je suis au taquet quand je la regarde. En tant que chanteur, on peut apporter des choses. On sait aussi combien le stress peut réduire nos capacités. A la télé, tout le monde considère que l’on doit être au top. Mais il est parfois dur d’être parfait dix émissions de suite, ou de ne pas pouvoir se faire remplacer quand on est malade.

C’est ce qui vous était arrivé sur l’enregistrement de Fort Boyard…

Oui. A la base, l’émission m’angoissait, je me mettais beaucoup de pression. Et, là-dessus, je tombe malade la veille du tournage ! J’ai été la première déçue de mes performances. Le pire, c’est que l’émission étant enregistrée quatre mois avant la diffusion, j’ai broyé du noir pendant tout ce temps. J’étais super gênée vis-à-vis de l’association et des téléspectateurs. Mais les attaques ont été un peu violentes. Parfois, la nature humaine va trop loin dans une haine gratuite. C’est le problème de Twitter.

Après la diffusion, vous aviez d’ailleurs dit ne plus vouloir vous lancer dans des émissions sportives…

Oui. Comme tout le monde, je fais beaucoup mieux les choses sans pression. L’autre soir, j’étais à une soirée et plusieurs personnes m’ont dit que je dansais bien. J’avais envie de les enregistrer parce qu’il y a trois ans, dans DALS, j’avais été la risée de tout le monde. A partir de ce moment, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne à être à l’aise avec mon corps. J’ai fait de la zumba, j’ai commencé à courir 5 km trois fois par semaine. Avoir eu l’air nulle dans Fort Boyard était donc doublement énervant.

Sur Instagram, on commente aussi beaucoup votre silhouette, certains s’inquiétant de votre perte de poids. Cela vous touche ?

Je vois bien sûr ces commentaires, mais je suis très bien avec mon corps. Je mange ce que j’aime, je me sens équilibrée et heureuse.

Au-delà des réseaux sociaux, avez-vous changé d’avis sur les sites de rencontres ?

Je trouve que c’est parfois un piège. Plutôt que passer quatre heures à mettre des “next” sur un site, je préfère me dire qu’il est possible de faire des rencontres dans la vraie vie, où notre instinct est lié au réel. Je suis une vraie romantique !

De toute façon, ce serait compliqué pour vous de draguer sur Internet…

J’ai essayé Tinder il y a trois, quatre ans. Mais soit le contact était un peu biaisé, soit les gens pensaient que c’était un faux compte et me traitaient de mytho !

Et en ce moment, vous êtes amoureuse dans la vraie vie ?

Ah, pour le savoir, il faudra écouter mon album ! (Rires.)

Cette interview a été publiée dans le numéro 696 de Closer.