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Iran: Qom, la ville religieuse qui dit non à «l’infiltration» occidentale

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Iran: Qom, la ville religieuse qui dit non à «l’infiltration» occidentale
À Qom, les ayatollahs sont partout sur les affiches

AFP – A Qom, ville sainte du nord de l’Iran, l’issue du double scrutin prévu vendredi ne fait presque aucun doute: dans ce bastion conservateur, les paroles du guide suprême Ali Khamenei sont d’or et, comme lui, on dit non à “l’infiltration” occidentale.

A Qom, ville sainte du nord de l’Iran, l’issue du double scrutin prévu vendredi ne fait presque aucun doute: dans ce bastion conservateur, les paroles du guide suprême Ali Khamenei sont d’or et, comme lui, on dit non à «l’infiltration» occidentale.

Qom
Mosquée Jamkaran à Qom en Iran

Dans cette cité traditionaliste qui abrite de nombreuses écoles religieuses, les élections sont généralement l’occasion de montrer son opposition aux «oppresseurs» occidentaux.

Peuplée d’un million d’habitants et située à 150 km au sud de Téhéran, Qom est la capitale religieuse de l’islam chiite iranien et rivalise avec Najaf en Irak. On y trouve notamment le mausolée de sainte Massoumeh, la soeur de l’imam Reza, huitième successeur du prophète pour les chiites. C’est un important lieu de pèlerinage pour les musulmans chiites des pays de la région.

«Je soutiens seulement le guide» suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, affirme Reza Ahmadi, 65 ans, lorsqu’on lui demande pour qui il va voter vendredi. Il porte sur ses épaules un keffieh, signe de son militantisme islamique.

Les Iraniens sont appelés aux urnes pour élire 290 députés et la ville de Qom, où est candidat l’actuel président du Parlement, le conservateur modéré Ali Larijani, doit y envoyer trois représentants. Les Iraniens doivent aussi élire les 88 membres de l’Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement démettre le guide suprême, aujourd’hui âgé de 76 ans.

«Je vais certainement participer aux élections pour empêcher l’infiltration des étrangers dans notre pays», affirme Zahra Yazdi, une Iranienne de 23 ans qui porte le traditionnel tchador noir, comme la plupart des habitantes de Qom. «Il y a des éléments infiltrés dans le pays qui sont sous les ordres des puissances étrangères, mais notre peuple est vigilant (…) et les stoppera», ajoute Zahra. Elle ne cache pas qu’elle votera pour les conservateurs, «car ils suivent le guide suprême». Les autres courants, notamment les réformateurs, «suivent peut-être en apparence le guide, mais dans leur cœur, ils ne le font pas», affirme-t-elle.

Les réformateurs sont accusés par les plus conservateurs d’être trop souples face à l’Occident, surtout depuis le mouvement de contestation de 2009 contre l’élection de l’ex-président conservateur et populiste Mahmoud Ahmadinejad, qualifié de «sédition» par le pouvoir.

Quelques voix dissidentes

«L’ayatollah Khamenei est le premier personnage du pays et nous le soutenons tous, mais les ‘principalistes’ (conservateurs, ndlr) le soutiennent plus que les autres. C’est pourquoi je vote pour eux», proclame Asghar Amanabadi.

Agé de 29 ans, il est venu avec sa femme et leur bébé en pèlerinage à Qom.

Dans son dernier discours avant l’élection, le guide suprême Ali Khamenei a déclaré mercredi que le peuple voulait un Parlement fort qui ne soit pas «intimidé par les Etats-Unis».

Malgré l’accord sur le programme nucléaire iranien l’été dernier et la levée d’une grande partie des sanctions économiques internationales mi-janvier, l’ayatollah Khamenei a rejeté toute nouvelle négociation avec Washington sur d’autres sujets.

À Qom, les ayatollahs sont partout sur les affiches
À Qom, les ayatollahs sont partout sur les affiches

Pour Asghar Amanabadi, une «infiltration» étrangère après l’accord nucléaire de juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances n’est pas «impossible». Selon lui, les Iraniens doivent s’appuyer sur leurs propres forces plutôt que compter sur la «technologie étrangère» qui permettra aux puissances extérieures de «contrôler» le pays.

On trouve cependant à Qom quelques voix dissidentes. «J’approuve les réformateurs plus que les autres parce qu’ils respectent mieux la loi», affirme ainsi Zabiollah Sinapour, 26 ans, originaire de Yassouj (sud-ouest) mais venu à Qom pour ses études universitaires.

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