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Irlande du Nord: le gouvernement local condamne des violences “injustifiables”

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Irlande du Nord: le gouvernement local condamne des violences “injustifiables”

Unionistes et républicains du gouvernement local d’Irlande du Nord ont condamné ensemble jeudi les violences “complètement inacceptables et injustifiables” qui ont secoué la province britannique ces derniers jours, dans un contexte de tensions exacerbées par le Brexit.

Le feu couve en Irlande du Nord depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, dont les conséquences créent un sentiment de trahison chez les unionistes attachés à la couronne britannique. Ces tensions ont abouti à une semaine d’émeutes faisant plus de 50 blessés au sein de la police.

“Les destructions, violences et menaces de violence sont complètement inacceptables et injustifiables, quelles que soient les inquiétudes existant dans les communautés”, ont indiqué les dirigeants locaux après une réunion d’urgence faisant suite à une nouvelle nuit de violences à Belfast.

Dans un communiqué commun, ils se sont dits “gravement préoccupés” par les incidents survenus surtout dans des quartiers loyalistes “Les attaques contre la police, les services publics et les communautés sont déplorables et elles doivent cesser”, ont-ils affirmé.

Le Parlement local a également été rappelé, en pleines vacances de Pâques, pour débattre des heurts qui se traduisent depuis plus d’une semaine par des jets de projectiles sur la police et des véhicules incendiés, principalement dans des zones loyalistes, à majorité protestante, favorables à la couronne.

La semaine dernière, des violences avaient d’abord éclaté dans la ville de Londonderry, avant de gagner un quartier loyaliste de Belfast et les environs de la capitale nord-irlandaise pendant le week-end de Pâques.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une foule s’est rassemblée sur Lanark Way, à Belfast, où un autobus a été incendié et des cocktails Molotov lancés. D’énormes barrières métalliques y séparent les quartiers catholique et protestant.

Des policiers ont été blessés, portant à 55 leur nombre depuis le début des heurts, selon la police, ainsi qu’un chauffeur de bus et un photographe de presse. Plusieurs personnes ont également été arrêtées ces derniers jours, dont des adolescents.

– Appel au “dialogue” –

Ces violences ont été condamnées par le Premier ministre britannique Boris Johnson. “Les différends se résolvent par le dialogue et non par la violence ou la criminalité”, a-t-il réagi sur Twitter.

Le chef du gouvernement irlandais, Micheal Martin, s’est joint à cette condamnation: “Il est maintenant temps pour les deux gouvernements et les dirigeants de toutes les parties de travailler ensemble pour apaiser les tensions et rétablir le calme”, a-t-il dit.

Estimant que “ces actions ne représentent ni l’unionisme ni le loyalisme”, la Première ministre nord-irlandaise, l’unioniste Arlene Foster, a appelé les responsables des violences à être soumis à “toute la rigueur de la loi”.

Ces incidents font resurgir le spectre des trois décennies sanglantes des “Troubles” entre républicains, principalement des catholiques partisans de la réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, qui ont fait 3.500 morts.

L’accord de paix signé en 1998 a estompé la frontière entre la province britannique et la République d’Irlande, mais le Brexit est venu fragiliser le délicat équilibre, en nécessitant l’introduction des contrôles douaniers entre Royaume-Uni et Union européenne.

Après d’âpres négociations, Londres et Bruxelles sont en effet parvenus à s’accorder sur une solution, le protocole nord-irlandais, qui permet d’éviter le retour à une frontière physique sur l’île d’Irlande en déplaçant les contrôles dans les ports nord-irlandais.

Malgré une période de grâce destinée à permettre aux entreprises de s’adapter, les nouvelles dispositions, qui de fait maintiennent l’Irlande du Nord dans l’union douanière et le marché unique européens, entraînent toutefois des perturbations dans les approvisionnements.

Attisant les tensions, les autorités nord-irlandaises ont décidé de ne pas poursuivre des responsables du parti républicain Sinn Fein qui ont assisté aux obsèques d’un ancien chef paramilitaire malgré les restrictions en vigueur contre le coronavirus.

Les principaux partis unionistes ont appelé le chef de la police à démissionner, ce que ce dernier a exclu.

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