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Irritations de la vulve, il n’y a pas que les mycoses !

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Irritations de la vulve, il n’y a pas que les mycoses !

Picotements, démangeaisons, voire véritable sensation de brûlure, les irritations de la vulve, ou vulvodynie, peuvent entraîner des symptômes très handicapants. Certaines se soignent aisément, d’autres sont plus rebelles. Conseils.

Des mycoses à répétition, c’est ce dont Aurélie pensait souffrir. « Je ne supportais plus les vêtements serrés, les voyages en train étaient un supplice, chez moi je me promenais en jogging et sans culotte. Non seulement j’étais handicapée par des démangeaisons importantes, mais j’avais l’impression que ma vulve était lacérée. Même les caresses intimes étaient une torture. » Aurélie se voit prescrire régulièrement des antifongiques. Les douleurs ne disparaissent pas. Le diagnostic serait-il erroné ? La jeune femme commence à avoir des doutes. « Cinq fois, j’ai fait des analyses, cinq fois le laboratoire m’a confirmé qu’il n’y avait pas de mycose. »

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Les causes des irritations intimes

Les irritations intimes peuvent avoir de multiples origines : mycose, hygiène intime excessive, infection bactérienne, herpès, maladie dermatologique (psoriasis, lichen, eczéma…). Mais elles peuvent aussi provenir d’une vulvodynie, une maladie aux causes mystérieuses qui se manifeste par des sensations chroniques d’inconfort, de picotements voire de brûlures. La patiente souffre le martyre et, pourtant, le médecin ne retrouve aucune lésion particulière à l’examen, comme le relate notre témoin.

Comment traiter une vulvodynie ?

Si le diagnostic de vulvodynie est confirmé, la prise en charge nécessite plusieurs étapes.

« Le médecin va rechercher une cause neurologique », explique le Pr Patrice Lopès. Il peut notamment y avoir une compression du nerf pudendal. Pour confirmer ce diagnostic, le médecin réalise un test à la xylocaïne : il infiltre le nerf avec cet anesthésique, et si les douleurs cessent, c’est donc qu’il en était bien la cause ! La solution consiste alors à réaliser une chirurgie pour décomprimer le nerf.

• Si le nerf n’est pas en cause et que la patiente est ménopausée,  le médecin recherche un SGUM, syndrome urogénital de la ménopause caractérisé par des troubles urinaires (cystites, fuites…) et un inconfort au niveau génital. La solution passe alors le plus souvent par une supplémentation hormonale.

• Un syndrome d’hypersensibilité est aussi possible. La patiente a-t-elle souffert dans le passé d’une infection ayant entraîné une douleur aiguë, susceptible d’avoir été « mémorisée » par le système nerveux ?

Dans ce cas, il va falloir « déprogrammer » cette douleur à l’aide d’une thérapie psycho-comportementale (hypnose, TCC…) en association avec un traitement actif sur les neuropathies (antidépresseurs ou antiépileptiques à faible dose).

D’autres approches peuvent être associées : rééducation périnéale, stimulation électrique transvaginale.

Cette prise en charge multidisciplinaire (médecin, psy, kiné…) vient en général à bout de la vulvodynie. « Aujourd’hui, je suis guérie mais je reste sensible », confie Aurélie, qui a créé une association* (voir leur site) pour mieux faire connaître les vulvodynies et d’autres affections susceptibles d’altérer la vie sexuelle. •

Notre expert : Pr Patrice Lopès, ancien chef du service de gynécologie obstétrique au CHU de Nantes, président du GEMVI (Groupement d’étude de la ménopause et du vieillissement hormonal)

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