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Israël: dernières heures de Gantz pour former un gouvernement

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Israël: dernières heures de Gantz pour former un gouvernement

Gouvernement de coalition ou nouvelles élections? Le rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, peinait mercredi à obtenir les soutiens nécessaires pour former le prochain gouvernement rapprochant ainsi Israël un peu plus de nouvelles élections.

Après des semaines de jeu de pourparlers, l’ancien chef de l’armée aujourd’hui à la tête du parti centriste Kahol Lavan (“bleu-blanc”) a jusqu’à 23H59 (21H59 GMT) pour présenter au président Reuven Rivlin un projet de gouvernement de coalition.

Les élections nationales de septembre n’avaient pas réussi à départager clairement MM. Netanyahu et Gantz, qui n’avaient pas les appuis nécessaires, avec leurs alliés respectifs, pour revendiquer une majorité parlementaire.

Le président Rivlin avait néanmoins mandaté Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis 2009, pour former un gouvernement.

Mais M. Netanyahu, à la tête d’un bloc de droite et religieux comptant au total 54 députés, n’est pas parvenu à rallier suffisamment de voix pour atteindre les 61 appuis, seuil de la majorité au Parlement.

Le président s’est donc tourné vers Benny Gantz, mandataire d’une mission que plusieurs jugent impossible, pour éviter un troisième scrutin en moins d’un an.

Et pour y parvenir, Benny Gantz avait besoin de convaincre Avigdor Lieberman, à la tête du parti non aligné Israel Beitenou, de rejoindre une coalition de centre-gauche soutenue de l’extérieur par des partis arabes.

Mais “je refuse de soutenir un gouvernement minoritaire (Gantz soutenu par les partis arabes) ou étroit (Netanyahu et son bloc de droite et religieux)”, a répondu mercredi après-midi M. Lieberman.

“Dans l’état actuel des choses, nous sommes en route pour de nouvelles élections”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

– Courtiser Netanyahu –

Le scénario d’une coalition avec M. Lieberman étant désormais mort, Benny Gantz n’a d’autre choix à présent que de courtiser son rival Benjamin Netanyahu pour former un gouvernement réunissant les deux plus grands partis politiques du pays.

Mais dans ce scénario, la grande question demeure: qui des deux deviendrait en premier chef du gouvernement ? Les deux principaux protagonistes se sont rencontrés mardi soir pour tenter de dénouer l’impasse. Sans succès.

“Malheureusement, lors de notre entretien d’hier soir, Benny Gantz a refusé d’accepter que (…) je sois le premier d’une rotation sur le poste de Premier ministre”, a indiqué mercredi matin M. Netanyahu, sans toutefois fermer la porte à un accord de dernière minute.

“Benny Gantz, il n’est pas trop tard! Asseyons-nous et annonçons dès ce soir la formation d’un gouvernement d’union nationale”, a-t-il déclaré en fin d’après-midi. “Nous vivons un tournant historique et ce dont nous avons besoin maintenant c’est un gouvernement d’union nationale”, a-t-il ajouté.

Mais Benny Gantz a mis en doute la sincérité de son rival. “Benjamin Netanyahu est réfractaire à l’unité et fera tout son possible pour nous traîner vers des élections pour la troisième fois en un an”, a souligné M. Gantz.

Un troisième scénario consisterait alors à réunir MM. Netanyahu, Gantz et Lieberman dans une coalition en mode triumvirat. Mais là, deux questions se posent: que faire des alliés de chacun, les religieux chez Netanyahu, et la gauche pour Gantz ? Et encore une fois, qui devient en premier le chef du gouvernement ?

– La Knesset –

Si M. Gantz ne parvient pas à une percée dans les discussions d’ici minuit, le président pourra alors donner trois semaines aux députés de la Knesset, le¨Parlement israélien, pour lui proposer des noms d’élus susceptibles de réussir là où les deux grands chefs de parti ont échoué.

Là, une autre inconnue pourrait s’inviter dans les tractations : la décision de justice attendue début décembre sur une éventuelle inculpation de Benjamin Netanyahu pour “corruption”, qui pourrait aussi faire encore bouger les lignes politiques.

Si, au terme de cet éventuel nouveau délai, aucune personnalité politique ne parvient à s’imposer à la tête du gouvernement, l’Etat hébreu retournera aux élections…

“La route menant à la formation d’un gouvernement n’a jamais été dans une si grande impasse”, résumait mercredi le commentateur Ben Caspit, dans les pages du quotidien Maariv. “Nous allons avoir besoin d’un miracle pour éviter une troisième élection”.

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