Israël a entamé mardi la construction d’une nouvelle colonie en Cisjordanie, une première en 25 ans dans le territoire palestinien occupé, au moment où des émissaires américains tentent de relancer le processus de paix moribond notamment du fait de la colonisation israélienne.
Le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina a aussitôt dénoncé une «tentative de faire échouer les efforts américains», y voyant la preuve qu’«Israël ne croit pas aux efforts américains».
«Après des décennies, j’ai le privilège d’être le premier ministre qui construit une nouvelle colonie en Judée-Samarie», a écrit Benyamin Néthanyahou sur Twitter.
La Judée-Samarie est le nom biblique utilisé par les dirigeants israéliens pour désigner la Cisjordanie, petit territoire palestinien occupé depuis 50 ans par l’armée israélienne et où vivent plus de 400 000 colons, de façon illégale selon le droit international.
«Aujourd’hui, les travaux ont débuté sur le terrain, comme je l’avais promis, pour créer une nouvelle colonie pour les colons d’Amona», a ajouté M. Néthanyahou au-dessus d’une photo d’une pelleteuse et d’une foreuse s’activant sur une colline rocailleuse.
La colonie d’Amichai, la première dont la construction est lancée depuis 25 ans, doit accueillir une quarantaine de familles évacuées en février d’Amona, une colonie dite «sauvage», c’est-à-dire illégale même aux yeux de la loi israélienne.
Les travaux consistent pour le moment à aplanir le terrain afin d’accueillir une dizaine de maisons mobiles, a indiqué un porte-parole de la principale organisation des colons à l’AFP.
Cette annonce intervient au lendemain de l’arrivée de Jason Greenblatt, l’envoyé du président américain Donald Trump qui doit rencontrer des responsables israéliens et palestiniens pour tenter de relancer des négociations interrompues pour la dernière fois au printemps 2014.
Il sera rejoint mercredi par le gendre et conseiller de M. Trump, Jared Kushner.
Dans la foulée de l’investiture de Donald Trump, considéré comme plus favorable aux positions israéliennes que son prédécesseur Barack Obama, Israël a procédé à cinq annonces d’extension de colonies portant sur plus de 6000 logements.
La Maison-Blanche a fini par appeler Israël à la retenue.
Le gouvernement israélien, le plus à droite de l’histoire de l’État hébreu et faisant la part belle aux défenseurs de la colonisation, cherche à créer les conditions pour continuer à construire dans les territoires palestiniens sans braquer l’administration américaine.
La construction de colonies, qui s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, rogne les territoires sur lesquels serait créé un État palestinien ou compromet la continuité territoriale, donc la viabilité d’un tel État.
AFP