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Israël: les opposants de Netanyahu réussisent in extremis à parvenir à un accord

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Israël: les opposants de Netanyahu réussisent in extremis à parvenir à un accord
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Les adversaires du Premier ministre sortant israélien Benjamin Netanyahu sont parvenus mercredi à arracher in extremis un accord sur un gouvernement de coalition inédit dans sa composition et censé mettre un terme à 12 ans d’ère Netanyahu.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a appelé tard en soirée le président Reuven Rivlin pour lui annoncer qu’il avait réuni les appuis nécessaires à la formation d’une “coalition du changement”, ont indiqué ses services dans un communiqué.

M. Lapid, qui avait jusqu’à 23H59 (20H59 GMT) pour informer le président qu’il avait réuni ces voix, a fait cette annonce après avoir rallié des partis de droite et la formation arabe israélienne Raam pour soutenir son futur gouvernement.

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Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion: tout divise sur le papier la coalition hétéroclite en dehors de sa volonté de faire tomber M. Netanyahu, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009, et inculpé pour corruption.

Le chef de l’opposition et ses partenaires ont désormais sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.

Mais malgré cette avancée, et le premier accord de coalition formé sans M. Netanyahu depuis deux ans, tout est encore possible.

– A la manoeuvre –

Benjamin Netanyahu, son parti de droite Likoud et ses avocats sont à la manoeuvre pour tenter d’empêcher qu’un tel accord ait l’approbation du Parlement.

Selon la presse israélienne, le président du Parlement, Yariv Levin (Likoud), pourrait être tenté de faire traîner de quelques jours supplémentaire l’organisation du vote de confiance au Parlement, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahu.

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Devant l’hôtel où se tiennent les tractations, des centaines de manifestants pro ou anti “coalition du changement” se sont rassemblés drapeaux d’Israël à la main, sous haute surveillante policière, a constaté un journaliste de l’AFP.

Hasard du calendrier, si les Israéliens n’avaient toujours pas de gouvernement mercredi, ils avaient en revanche un nouveau président élu, le onzième d’Israël.

Le travailliste Isaac Herzog, 60 ans, a été élu à une très large majorité par le Parlement réuni en plénière, à cette fonction essentiellement honorifique et dépourvue de pouvoir exécutif.

A cette session du Parlement, les principaux protagonistes du feuilleton politique israélien, certains avaient continué, l’air épuisés, confiants ou inquiets depuis les bancs et sous l’oeil des caméras, les négociations.

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Ces pourparlers autour de M. Lapid traînent depuis la décision lundi de Naftali Bennett de rallier le camp anti-Netanyahu.

M. Bennett est pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d’une rotation au pouvoir prévue dans le projet de coalition, censée mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire du pays.

– “Trahison” –

Yaïr Lapid a été chargé mi-mai de former un gouvernement après l’échec de son rival, M. Netanyahu à le faire, dans la foulée des élections de mars, les quatrièmes en deux ans.

Et il avait prévenu que la tentative, marquée par une guerre de 11 jours entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien, restait périlleuse.

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Jugé pour “corruption” dans trois affaires, M. Netanyahu est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites pénales en cours de mandat. Il devrait redevenir simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.

Dans ce climat de fortes tensions où un possible accord de gouvernement est dénoncé comme une “trahison” par les pro-Netanyahu, la sécurité de M. Bennett et Lapid a été renforcée.