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JO-2020: le Japon et les catastrophes naturelles: “restez calme!”

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JO-2020: le Japon et les catastrophes naturelles: “restez calme!”
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Si le nouveau coronavirus représente le risque le plus élevé durant les Jeux olympiques de Tokyo, les organisateurs japonais ont un autre danger potentiel en tête: les catastrophes naturelles.

Le Japon est régulièrement secoué par des séismes et balayé par des typhons, et des experts préviennent que cette question, pour un événement majeur comme les JO (23 juillet-8 août), ne doit pas être reléguée au second plan.

“Pour les organisateurs, les mesures (sanitaires) sont un défi pressant”, admet Hirotada Hirose, spécialiste de l’étude des risques de catastrophes.

“Mais les risques d’un tremblement de terre majeur ne doivent pas être oubliés quand on a des Jeux olympiques organisés au Japon”, indique à l’AFP ce professeur émérite à la Woman’s Christian University de Tokyo.

Le Japon se trouve sur la “ceinture de feu” du Pacifique, un arc d’activité sismique intense qui s’étend à travers l’Asie du Sud-Est et le bassin du Pacifique. L’archipel compte aussi de nombreux volcans actifs et est régulièrement frappé par des typhons avec un pic en août-septembre.

Quand le Japon a accueilli la Coupe du monde de rugby en 2019, trois matches de poule avaient été annulés en raison du typhon Hagibis qui a tué plus de 100 personnes.

Le Japon impose de strictes normes de construction pour que ses bâtiments puissent résister à de fortes secousses. Mais Tokyo et ses environs sont à la jonction de plaques tectoniques en mouvement et des experts avertissent qu’un “Big One” peut frapper à tout moment.

– Plans d’urgence –

Avant le report des JO l’année dernière, des exercices à grande échelle avaient été organisés pour coordonner la réponse à un séisme qui ravagerait la baie de Tokyo. “Restez calme et protégez-vous”, clamait un message diffusé en japonais et en anglais sur un site. “Agir dans la panique peut vous mettre en danger”.

Le comité d’organisation Tokyo-2020 affirme avoir mis en place des plans d’urgence pour diverses catastrophes naturelles “en donnant la priorité à la sécurité des spectateurs et des personnes impliquées”.

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Les risques sont réels, estime Toshiyasu Nagao, expert en études de prévisions des séismes à l’Institut de recherche et de développement océanique de l’Université de Tokai. “Il ne serait pas surprenant qu’un gros tremblement de terre frappe directement sous la capitale demain”, déclare-t-il à l’AFP.

Sept séismes de magnitude 6 ou plus ont frappé le Japon depuis le début de l’année, dont un de 7,3 en février, et un autre en mars avec alerte au tsunami.

Le Japon reste hanté par le séisme et le tsunami dévastateurs de 2011 (plus de 18.500 morts), qui ont provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima.

– Evacuations facilitées –

Selon les autorités locales de Tokyo, les sites olympiques permanents de la capitale disposent des dernières technologies. Par exemple, le site de volley-ball d’Ariake, d’un coût de 286 millions d’euros, est équipé de coussins géants en caoutchouc qui absorbent les chocs, et il peut servir de refuge.

Les installations en front de mer, y compris le Village olympique, sont construites sur des remblais ou protégées par des digues capables de résister à un tsunami, selon la municipalité.

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La pandémie a toutefois rendu moins compliquées d’éventuelles évacuations: les JO se dérouleront quasiment sans spectateurs. Mais quelque 70.000 sportifs, officiels et journalistes seront tout de même présents à Tokyo pour les Jeux olympiques et paralympiques.

Les autorités japonaises ont déjà mis à jour leurs plans d’urgence, limitant l’espace dans les lieux d’évacuation pour éviter la promiscuité et stockant des masques et des désinfectants.

“La gestion de l’évacuation peut être contradictoire avec les mesures (anti-Covid-19)”, prévient cependant Sakiko Kanbara, professeur et spécialiste des catastrophes à l’Université de Kochi.

“Il faut savoir qu’une catastrophe naturelle en temps normal et en temps de pandémie sont très différentes”.