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Julian Assange, “cyber-warrior” énigmatique et controversé

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Julian Assange, “cyber-warrior” énigmatique et controversé

Défenseur héroïque des libertés pour ses fans, mégalomane en mal d’attention pour ses détracteurs, Julian Assange a atteint une renommée mondiale avec WikiLeaks en publiant des documents classés secret-défense qui lui ont valu de devenir la bête noire des Etats-Unis.

Réfugié depuis 2012 dans l’ambassade d?Équateur à Londres, le fondateur de Wikileaks, âgé de 46 ans, s’est vu octroyer la nationalité équatorienne le 12 décembre 2017, a annoncé jeudi la cheffe de la diplomatie équatorienne Maria Fernanda Espinosa.

Cette dernière a précisé avoir demandé aux autorités britanniques “d’accréditer M. Assange en tant qu’agent diplomatique”, une requête refusée par Londres qui a de nouveau affirmé que Julian Assange devait quitter l’ambassade pour se soumettre à la justice.

Si la justice suédoise a classé en mai 2017 les accusations de viol qui le concernaient, l’Australien craint toujours d’être arrêté puis extradé et jugé aux États-Unis pour la publication en 2010 par WikiLeaks de secrets militaires et de documents diplomatiques américains.

La sortie de ces documents avait valu à Julian Assange, qui a créé WikiLeaks en 2006, un statut de paria aux États-Unis, alors que ses défenseurs célébraient en lui le champion d’un mouvement mondial pour la transparence et la démocratie.

Lorsqu’il accède à la notoriété, Julian Assange est célébré comme un génie informatique et un messie libertaire.

Mais rapidement, les critiques l’emportent. Les accusations de viol et d’agressions sexuelles en Suède, qui le poussent à trouver refuge dans la représentation équatorienne à Londres le 19 juin 2012, brouillent son image. D’anciens amis et collaborateurs décrivent un personnage égocentrique, obsessionnel et paranoïaque.

Dès 2010, le porte-parole de l’organisation, l’Allemand Daniel Domscheit-Berg, prend ses distances et son livre critique nourrira plusieurs films. Chargé de rédiger l’autobiographie d’Assange, Andrew O’Hagan finit lui aussi par jeter l’éponge avec ce verdict définitif: “l’homme qui se targue de dévoiler les secrets de ce monde ne supporte pas les siens”.

– Valet de la Russie ? –

Depuis, l’étoile d’Assange n’a cessé de pâlir. La plupart des grands médias qui l’ont soutenu en diffusant ses scoops ont pris leurs distances. Il a changé plusieurs fois d’avocats et s’est fâché avec son éditeur.

Seul un noyau dur – et quelques célébrités comme Lady Gaga ou Pamela Anderson – est resté fidèle et continue à relayer son combat, notamment lorsqu’il s’agit d’apporter son soutien à Edward Snowden, l’un des “successeurs” de l’Australien.

Dernièrement, Julian Assange a été accusé d’être un valet de la Russie pour son influence sur l’élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche. En juillet 2016, WikiLeaks a publié 20.000 courriels piratés du Parti démocrate, dont certains très préjudiciables à la campagne de Hillary Clinton.

Les cinq années de réclusion de Julian Assange dans une chambre modeste de l’ambassade d?Équateur à Londres contrastent avec sa vie trépidante auparavant, lorsqu’il évitait de dormir plus d’une nuit dans le même lit.

L’Australien a été ballotté de gauche à droite dès sa plus tendre enfance, au gré des amours de sa mère, Christine Ann Assange, une artiste qui s’était séparée du père de Julian avant même sa naissance.

Jusqu’à l’âge de 15 ans, il vivra dans plus de trente villes australiennes différentes et fréquentera de nombreuses écoles avant de se poser à Melbourne où il étudiera les mathématiques, la physique et l’informatique.

Doué, travailleur, il est happé par la communauté des hackers et commence à pirater les sites de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudo de “Mendax”.

C’est à cette période qu’il a un fils, Daniel, dont il se disputera la garde avec la mère. Lorsqu’il lance WikiLeaks dans le but de “libérer la presse” et “démasquer les secrets et abus d’État”, il devient, selon l’un de ses biographes, “l’homme le plus dangereux du monde”.

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