Charles Aznavour, qui vient de s’éteindre ce lundi 1er octobre avait débuté sa carrière musicale en 1948. En soixante ans de carrière, il a composé et interprété quelques-unes des plus belles chansons du répertoire français. La Bohème, J’me voyais déjà, Comme ils disent… autant de tubes intemporels et immortels. 

Tu t’laisses aller, 1960

Charles brille par son cynisme avec ce titre inspiré par “La poison” de Sacha Guitry. Une scène de ménage qu’il aura mis deux ans à mettre en musique mais aussi vécue, jusqu’à divorcer cette année-là. Il écrira bien plus tard une version féminine chantée par Line Renaud et Annie Cordy.

Je m’voyais déjà, 1960

Aznavour vend beaucoup (“Sa jeunesse”), mais il n’est pas considéré comme un grand de la scène par les critiques. Lors de son concert de la “dernière chance”, le 12 décembre à l’Alhambra, il force enfin son destin à 36 ans, avec cette chanson sur les illusions perdues d’un artiste.

Les comédiens, 1962

La vague yéyé a envahi la France. Aznavour y est sensible, lui qui offre Retiens la nuit à Johnny Hallyday. Mais il reste fidèle à sa musique et à ses thèmes comme “le métier”, avec cette chanson dont la première version retoquée s’intitulait Les étudiants. “Ca n’aurait intéressé personne”, jugeait-il.

For me… formidable, 1963

Aznavour s’amuse à marier l’anglais avec le français et part à la conquête du monde. A New York, il triomphe au Carnegie Hall qu’il loue à ses frais. Bob Dylan dit de lui: “c’est ce que j’ai vu de plus beau sur scène”.    

La mamma, 1963

Aznavour, qui cartonne avec Et pourtant, ne tient pas particulièrement à interpréter cette chanson écrite par Robert Gall, père de France. Elle deviendra un must de son répertoire, comme Hier encore, A ma fille, Que c’est triste Venise parues l’année suivante.

La Bohème, 1965

Chez Aznavour, plus peut-être que les refrains, ce sont les entames qui emportent l’auditeur. “Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…” en est l’exemple parfait. Qui a oublié Charles agitant son mouchoir pendant cet hymne à la jeunesse et cette ode à la nostalgie? Sans doute la chanson la plus connue de Charles Aznavour.  

Emmenez-moi, 1967

A quoi tient un tube? En voyage à Macao, Aznavour regarde de pauvres gens entassés sur un ferry et se dit que “la misère serait moins pénible au soleil”. Il couche ses mots sur un carnet de notes qu’il perd peu après. Heureusement, Charles a une excellente mémoire.

Comme ils disent, 1972

Charles, dont Mourir d’aimer avait été inspirée par l’affaire Gabrielle Russier, une enseignante qui s’était suicidée après avoir eu une relation avec un élève mineur, chante cette fois l’homosexualité. Un sujet longtemps resté tabou, sinon pour s’en moquer, qu’il aborde avec empathie. 

She, 1972

Aznavour chante depuis longtemps en anglais, espagnol, italien, allemand… Mais avec ce titre il devient n°1 au hit-parade au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Au total, Charles aura enregistré une quarantaine d’albums en langues étrangères.

Mes emmerdes, 1976

Musicalement, cette chanson s’ajoute à une liste déjà longue d’incontournables dans ses tours de chant. Concrètement, elle se traduit par des démêlés avec la justice pour exil fiscal.           

Les émigrants, 1986

Charles, fils d’Arméniens, s’empare d’un sujet au coeur des débats. Trente ans après, il débutera ses derniers récitals avec ce titre. “Je suis devenu Français dans ma tête, dans mon coeur, dans ma manière d’être, dans ma langue. J’ai abandonné une grande partie de mon ‘arménité’ pour être Français. Il faut le faire. Ou alors il faut partir”, dira-t-il.

Pour toi Arménie, 1989

Son pays d’origine vient d’être frappé par un terrible séisme (environ 25.000 morts), alors Charles se mobilise. Il écrit cette chanson caritative, interprétée par 87 personnalités françaises de Julien Clerc à Nana Mouskouri en passant par Alain Souchon, Patricia Kaas, Michel Drucker ou Mireille Mathieu. Le titre reste en tête du top 50 pendant dix semaines.