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La Chine confirme avoir privé de liberté l’éditeur suédois Gui Minhai

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La Chine confirme avoir privé de liberté l’éditeur suédois Gui Minhai

Pékin a confirmé mardi avoir privé de liberté l’éditeur-libraire suédois d’origine chinoise Gui Minhai en application du droit pénal, tandis que Stockholm dénonce un enlèvement “brutal” et réclame sa libération.

M. Gui, 53 ans, qui commercialisait à Hong Kong des ouvrages ridiculisant le régime communiste, a été arrêté par des policiers en civil le 20 janvier dans un train chinois, alors qu’il était assisté de deux diplomates suédois.

“En raison de violations de lois chinoises, les autorités compétentes ont adopté des mesures judiciaires coercitives à l’encontre de Gui Minhai”, a indiqué Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, sans autre détail.

La formule correspond à des dispositions du droit pénal chinois permettant de priver de sa liberté un suspect visé par une procédure judiciaire, ce qui peut se traduire par sa détention ou un placement en résidence surveillée.

La Suède a dénoncé lundi une “intervention brutale”, réalisée “en dépit des assurances répétées de la Chine” qu’il “était un homme libre à ce moment”, selon un communiqué de sa ministre des Affaires étrangères Margot Wallstrom, qui a une fois encore réclamé sa libération.

L’Union européenne avait également enjoint Pékin à “libérer immédiatement” Gui Minhai, en lui permettant de recevoir “aide consulaire et soutien médical”.

“La Chine est opposée à tous les discours ou actions qui ne respectent pas sa souveraineté judiciaire. Même si M. Gui est un ressortissant suédois, son cas doit être jugé en conformité avec le droit chinois”, a martelé M. Geng mardi, lors d’une conférence de presse.

“La Suède doit prendre conscience que les faits en question sont graves, et certains ressortissants suédois ont joué un rôle irresponsable dans cette affaire”, a-t-il ajouté.

Avant de prévenir: “Nous enjoignons fortement (Stockholm) de ne rien faire qui puisse détériorer notre respect mutuel et le cadre d’ensemble de nos liens bilatéraux”.

Jusqu’à il y a deux ans, Gui Minhai travaillait à Hong Kong pour la maison d’édition Mighty Current: basée dans l’ex-colonie britannique, un territoire chinois autonome jouissant de fortes libertés publiques, elle publiait des livres salaces sur la vie privée des dirigeants chinois, interdits en Chine continentale.

Mais en 2015, comme quatre autres employés, M. Gui s’était volatilisé: il avait disparu lors de vacances en Thaïlande, avant de réapparaître dans un centre de détention chinois et d'”avouer” son implication dans un accident de la route plusieurs années auparavant.

Les autorités chinoises avaient finalement annoncé en octobre 2017 l’avoir relâché. Mais sa fille Angela Gui a affirmé que depuis son père avait été placé dans un appartement de la police, sous surveillance, dans la ville portuaire de Ningbo (est).

C’est dans le train reliant Ningbo à Pékin, où il avait un rendez-vous médical, que M. Gui a été interpellé le mois dernier.

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