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La Corée du Nord se dit prête à discuter: quid de la suite?

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La Corée du Nord se dit prête à discuter: quid de la suite?

Selon Séoul, la Corée du Nord s’est dit prête à discuter avec Washington et à renoncer à ses bombes atomiques et ses missiles balistiques en échange de garanties sur sa sécurité, dernier épisode du rapprochement amorcé dans la péninsule à l’occasion des jeux Olympiques d’hiver.

– Cette situation est-elle inédite? –

Des décennies de tentatives occidentales pour persuader Pyongyang d’abandonner son programme d’armes nucléaires ont échoué.

L’accord-cadre de 1994 octroyait au Nord des réacteurs civils et des aides en échange d’une dénucléarisation. Il est devenu caduc lorsque Washington a accusé Pyongyang de relancer secrètement son programme d’armement et que des retards dans les aides ont provoqué la colère de la Corée du Nord.

En 2003, des discussions à six sous l’égide de Pékin ont débuté, réunissant les Etats-Unis, les deux Corées, le Japon et la Chine.

La Corée du Nord s’est engagée à renoncer à ses programmes nucléaires en 2005, mais a procédé à son premier essai nucléaire l’année suivante. Elle est sortie des discussions trois ans plus tard, procédant à son deuxième essai peu de temps après.

Pyongyang a depuis continué sa course aux armements, qui s’est encore accélérée avec l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un en 2011.

En 2017, Pyongyang a effectué son sixième essai et lancé des missiles capables selon lui d’atteindre les Etats-Unis.

– Quelles sont les prochaines étapes? –

Deux hauts responsables sud-coréens se rendront à Washington jeudi pour rendre compte des détails de leur visite à Pyongyang, où ils ont rencontré Kim Jong Un.

Les deux responsables, le conseiller national à la Sécurité Chung Eui-yong et le chef du renseignement Suh Hoon, rencontreront le président Donald Trump, selon l’agence Yonhap.

“Nous ne pouvons pas tout révéler à la presse, mais nous avons un message séparé de la Corée du Nord pour les Etats-Unis”, a déclaré M. Chung à des journalistes.

Une recrudescence des échanges Nord-Sud est aussi attendue dans la perspective d’un sommet entre Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in le mois prochain.

Les deux dirigeants se rencontreront dans la partie méridionale d’un village fortifié à leur frontière, Panmunjom. Il s’agira du troisième sommet intercoréen depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).

– Quels sont les points de friction? –

La Corée du Nord doit encore confirmer les concessions qui selon Séoul ont été proposées. Ce qu’elles signifient en termes de garanties de sécurité et d’élimination de menaces militaires sera crucial.

Pyongyang a déjà demandé le retrait des troupes américaines du Sud et la fin de l’alliance de sécurité entre Séoul et Washington, souligne Go Myong-Hyun, de l’Institution asiatique d’études politiques.

“Si les Nord-Coréens revendiquent encore cela comme condition pour la dénucléarisation, c’est comme si on disait que la Corée du Nord n’est pas prête à renoncer à ses armes nucléaires”, estime-t-il.

Pyongyang et Washington ont des visions divergentes de la dénucléarisation: le Nord pourrait viser “un dialogue en vue d’une coexistence pacifique” alors que Washington veut “une dénucléarisation totale, vérifiable et irréversible”, résume Koh Yu-hwan, Professeur à la Dongguk University.

– Quid des man?uvres militaires conjointes? –

Séoul et Washington affirment qu’ils maintiendront ces man?uvres prévues après la fin des jeux paralympiques le 18 mars, ce qui signifie qu’elles pourraient coïncider avec le sommet intercoréen.

Les tensions militaires sont souvent exacerbées durant ces man?uvres, au cours desquelles le Nord procède à des “contre-man?uvres”. Mais selon un haut responsable sud-coréen, Kim Jong Un a déclaré durant la rencontre de lundi qu’il “comprendrait” la maintien de ces manoeuvres.

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