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La CPI ouvre un examen préliminaire sur les déportations de Rohingya

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La CPI ouvre un examen préliminaire sur les déportations de Rohingya

Fatou Bensouda, procureure de la CPI, a annoncé mardi l’ouverture d’un examen préliminaire concernant la déportation présumée des Rohingya par la Birmanie vers le Bangladesh, première étape d’un processus pouvant aboutir à des accusations.

La déportation de musulmans rohingyas de la Birmanie vers le Bangladesh constitue-t-elle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ? En annonçant, mardi 18 septembre, l’ouverture d’un examen préliminaire, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, compte bien obtenir une réponse. La procédure constitue une première étape d’un processus pouvant aboutir à une enquête formelle du tribunal basé à La Haye et, éventuellement, à des accusations.

La CPI avait décidé le 6 septembre que les accusations de déportation des Rohingya de la Birmanie vers le Bangladesh relevaient de sa compétence, car même si la Birmanie ne reconnaît pas la CPI, ce n’est pas le cas du Bangladesh.

“Une pression énorme”

Des enquêteurs de l’ONU ont par ailleurs demandé mardi que l’armée birmane soit exclue de la vie politique, exhortant au limogeage des officiers de haut rang impliqués dans le “génocide” des Rohingya contre lesquels ils ont fait preuve d’une brutalité “difficilement concevable”.

À Genève, la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur la Birmanie, qui n’a pas été autorisée à se rendre dans ce pays, a présenté devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU un rapport de 444 pages pour lequel elle a interrogé plus de 850 victimes et témoins et s’est appuyée sur des images satellite. “C’est un mépris total pour la vie humaine”, a déclaré au Conseil le président de la mission, Marzuki Darusman, jugeant le “niveau brutalité” de l’armée “difficilement concevable”.

L’ambassadeur birman à l’ONU à Genève, Kyaw Moe Tun, a accusé la mission onusienne, soumise à “une pression énorme”, d’être arrivée à une “conclusion dangereuse qui pourrait faire dérailler le processus de démocratisation”.

Une armée toute puissante

Plus de 700 000 Rohingya, des membres d’une minorité ethnique musulmane, ont fui en 2017 les violences de l’armée et de milices bouddhistes pour se réfugier au Bangladesh voisin où ils vivent depuis dans d’immenses campements de fortune.

L’armée birmane rejette ces accusations et assure que sa campagne visait des rebelles rohingyas après des attaques meurtrières contre des postes de police en août 2017.

Malgré l’arrivée au pouvoir en 2016 du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, l’armée conserve une place centrale dans le régime politique birman. Elle contrôle trois ministères régaliens (Défense, Intérieur, Frontières) et supervise l’attribution d’un quart des sièges au Parlement, ce qui lui permet de bloquer tout amendement constitutionnel qui limiterait ses pouvoirs.

Avec AFP et Reuters

Première publication : 18/09/2018

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