Home Pure Info La crise des “gilets jaunes” en dix dates

La crise des “gilets jaunes” en dix dates

0
La crise des “gilets jaunes” en dix dates

Retour sur dix dates majeures de la crise des “gilets jaunes”, dont l’acte 21 se déroule samedi, deux jours avant la présentation au gouvernement d’une première synthèse des contributions au grand débat.

Depuis le début du mouvement, 11 personnes sont mortes, principalement dans des accidents de la route (mais une, à Marseille, est décédée après avoir été blessée chez elle par une grenade lacrymogène). On compte 2.300 blessés parmi les manifestants et 1.500 chez les policiers.

– 17 novembre: ronds-points occupés –

Vêtues d’un gilet jaune fluorescent, 282.000 personnes, selon les chiffres officiels régulièrement contestés, occupent des ronds-points, bloquent des routes et centres commerciaux.

Le mouvement vise initialement la hausse des taxes sur les carburants, mais Emmanuel Macron et l’ensemble de sa politique sociale et fiscale sont rapidement ciblés.

– 1er décembre: Arc de Triomphe vandalisé –

L’acte 3 du 1er décembre (136.000 personnes) donne lieu à des violences. A Paris, l’Arc de Triomphe est tagué, ses salles d’exposition pillées et dégradées.

Les Champs-Élysées avaient déjà été le théâtre d’affrontements le samedi précédent.

– 10 décembre: mesure sociales –

Après l’annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants, annoncée le 5 décembre, Emmanuel Macron fait d’autres concessions cinq jours plus tard: 100 euros de plus par mois pour les salariés au Smic, heures supplémentaires “sans impôts ni charges” et nouvelle exemption de hausse de CSG pour certains retraités.

Les mesures annoncées depuis le début du mouvement sont évaluées à 10 milliards d’euros.

– 5 janvier: nouveaux affrontements –

Après trois samedis de baisse, la participation remonte à 50.000 personnes pour l’acte 8. Des manifestants forcent avec un engin de chantier l’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement.

L’exécutif annonce deux jours plus tard une nouvelle loi “anticasseurs”, qui sera votée le 12 mars. Devant les craintes d’atteintes aux libertés, Emmanuel Macron saisira le Conseil constitutionnel, qui retoquera le 4 avril une de ses dispositions : les interdictions administratives de manifester.

La polémique enfle à partir de janvier face aux blessures graves causées par les lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement utilisés par les forces de l’ordre.

– 15 janvier: grand débat –

Dans l’espoir d’apaiser les esprits, Emmanuel Macron lance un grand débat, le 15 janvier, dans une lettre aux Français puis à Grand Bourgtheroulde (Eure) lors d’un échange-marathon avec les maires normands.

De nombreuses propositions émergent des réunions citoyennes organisées partout en France, les premières annonces de l’exécutif étant attendues mi-avril.

– 23 janvier: liste avortée –

Des “gilets jaunes” annoncent le 23 janvier un embryon de liste aux européennes, menée par une aide-soignante, Ingrid Levavasseur. Après de multiples messages d’insultes, elle renoncera à conduire cette liste le 13 février.

Une petite dizaine de projets de listes seront ensuite annoncés.

– 5 février: crise avec l’Italie –

La rencontre en France, le 5 février, du vice-président du Conseil italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, avec le “gilet jaune” Christophe Chalençon provoque le rappel par Paris, pendant quelques jours, de son ambassadeur en Italie.

– 6 mars: l’ONU intervient –

L’ONU demande le 6 mars à la France “une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force”.

Le Conseil de l’Europe avait appelé le 26 février à “suspendre l’usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre”, afin de “mieux respecter les droits de l’Homme”.

– 16 mars: Champs-Élysées saccagés –

Après un creux de mobilisation le 9 mars (28.600 manifestants), l’acte 18 du 16 mars (32.300 manifestants) est marqué par une nouvelle flambée de violences à Paris, en particulier aux Champs-Elysées.

L’exécutif annonce deux jours plus tard une batterie de mesures: interdiction des manifestations dans les quartiers “les plus touchés” en cas de présence d'”ultras”, limogeage du préfet de police de Paris, contraventions alourdies.

– 23 mars: charge à Nice –

Le 23 mars, des lieux emblématiques (comme les Champs-Élysées), sont interdits aux manifestants. 40.500 manifestants en France sont recensés par l’Intérieur (33.700 une semaine plus tard).

A Nice, une septuagénaire, Geneviève Legay, est grièvement blessée pendant une charge. Le procureur, dément d’abord tout “contact” physique contre elle de la part des forces de l’ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis le magistrat reconnaît qu’elle a été poussée par un policier.