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La Journée mondiale contre la peine de mort : le cas iranien

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La Journée mondiale contre la peine de mort : le cas iranien

Les militants des droits de l’homme estiment que la peine de mort est une pratique discriminatoire, souvent utilisée contre les personnes les plus vulnérables et qui doit être abolie.

Le 10 octobre 2017, la Coalition mondiale contre la peine de mort, l’initiateur de cette Journée, a souhaité focaliser son action sur les raisons pour lesquelles les personnes vivant dans la pauvreté sont plus susceptibles d’être victimes de cette peine cruelle.

Selon l’ONG, « l’utilisation de la peine de mort est inextricablement liée à la pauvreté. Les inégalités sociales et économiques nuisent à l’accès à la justice des personnes condamnées à mort, et ce pour plusieurs raisons : l’accusé dans une telle situation d’inégalité manque souvent de ressources (sociales, économiques, culturelles mais aussi de pouvoir) pour se défendre et sera le plus souvent marginalisé en raison de son statut social. »

Parmi les pays qui pratiquent la peine capitale, il y en a aussi qui en font un instrument de gouvernance. L’Iran est sur la sellette depuis quelques années pour avoir le plus grand nombre d’exécutions par tête d’habitant dans le monde. Pour affronter le mécontentement général suscité par le chômage et la pauvreté, le régime a recours à la terreur. Celle-ci est tant politique que sociale.

Depuis le début de l’année, les pendaisons ont dépassé les 500, dont celles de plusieurs prisonniers politiques. Depuis que le président « modéré » Hassan Rohani a été nommé à son poste, plus de 3800 personnes ont été pendues, dont plus de 80 femmes.

L’Iran est aussi l’un des derniers pays du monde à continuer de procéder à l’exécution de mineurs délinquants. En août 2017, Amnesty International avait recensé au moins 89 condamnés à mort qui avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés.

Des exécutions de masse en 1988 restées impunies

Dans son dernier rapport sur l’Iran, l’ONG défenseur des droits de l’homme a également alerté sur le combat des familles pour exiger justice pour les victimes d’exécutions de masse survenu en 1988 en Iran. « Les organes de justice et de sécurité en Iran ont lancé une répression virulente contre les défenseurs des droits humains depuis l’accession d’Hassan Rouhani à la présidence en 2013, diabolisant et emprisonnant les militants qui osent se battre pour les droits des citoyens », a écrit Amnesty International.

Le rapport offre un aperçu exhaustif de la répression visant un large éventail de défenseurs des droits humains qui livrent des batailles clés en Iran. Il met en lumière 45 cas de militants anti-peine de mort, défenseurs des droits des femmes, syndicalistes, défenseurs des droits des minorités, avocats spécialistes des droits humains et militants en quête de vérité, de justice et de réparations pour les exécutions extrajudiciaires collectives et les disparitions forcées qui ont eu lieu dans les années 1980.

La Rapporteuse spéciale de l’ONU

Asma Jahangir, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran, s’est également indignée dans son récent rapport sur la répression que subissent les militants et les familles qui cherchent à établir la vérité sur les événements de 1988, reconnu comme un crime contre l’humanité resté impuni.

Rompant un silence de 28 ans des Nations unies à ce sujet, elle a écrit : « Au cours des mois de juillet et août 1988, des milliers de prisonniers politiques, d’hommes, de femmes et d’adolescents auraient été exécutés à la suite d’une fatwa émise par le Guide suprême, l’Ayatollah Khomeiny. Les corps des victimes auraient été enterrés dans des tombes anonymes et leurs familles n’ont jamais été informées de ce qu’il leur était arrivé. Les familles des victimes ont le droit de connaître la vérité au sujet de ces événements et du sort de leurs proches sans craindre de représailles. Elles ont le droit d’intenter une action en justice, ce qui englobe notamment le droit à des investigations efficaces pour établir les faits et à la divulgation de la vérité, et le droit à réparation. »

Au lendemain de la Journée mondiale contre la peine de mort, le Comité de soutien aux droits de l’Homme en Iran (CSDHI), basé à Paris, organisera une exposition et un spectacle de rue sur la Place Denfert Rochereau, le mercredi après-midi, 11 octobre. La 15ème Journée internationale du combat contre la peine capitale sera l’occasion d’attirer l’attention sur le cas iranien et la campagne des familles pour la justice.

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