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La mode “Cholita” veut conquérir le monde

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La mode “Cholita” veut conquérir le monde

En Bolivie, les colons espagnols forçaient autrefois leurs servantes indigènes à porter des jupes bouffantes: c’est cette mode, baptisée “cholita”, qui s’apprête à conquérir le reste du monde…

Autrefois symboles de discrimination, ces jupes colorées, que l’on accompagne d’un châle en laine d’alpaga et d’un petit chapeau melon en équilibre sur la tête, sont aujourd’hui portées fièrement par les femmes indigènes boliviennes. C’est une marque d'”identité et de fierté”, assure à l’AFP la créatrice, qui vient de faire ses débuts à la Fashion Week de New York pour faire connaître ces tenues typiques du pays sud-américain.

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Dans son atelier de La Paz, Eliana Paco, indigène Aymara de 34 ans aux longs cheveux noirs rassemblés en deux tresses, revêt elle-même l’habit traditionnel, auquel elle a apporté une touche de “sophistication pour traverser les frontières”.

Au sein même de la Bolivie, pays gouverné depuis 2006 par Evo Morales, premier président indigène de son histoire, il est de plus en plus fréquent de voir des ministres, des juges ou des présentatrices de télévision vêtues à la mode “cholita” (diminutif de “chola”, nom parfois péjoratif pour désigner une femme indigène).

L’uniforme de la cholita, que les Boliviennes enfilent aussi bien au quotidien que lors des grandes célébrations, comporte trois ou quatre couches – chacune requiert jusqu’à six mètres de tissu – pour former une jupe tombant sous les genoux et pouvant peser jusqu’à 10 kilos.

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L’ensemble coûte entre 1.500 et 30.000 bolivianos (200 à 4.300 dollars) et lors des grands événements sociaux ou religieux, les femmes les plus coquettes l’ornent de bijoux en or ou en argent – métaux dont la Bolivie est un des grands producteurs mondiaux – et de pierres précieuses.

La créatrice espagnole Agatha Ruiz de la Prada, connue pour ses pièces farfelues et colorées, ne pouvait qu’être séduite: “J’adore les tenues de cholita, cela me rappelle beaucoup Yves Saint Laurent et (Giorgio) Armani à sa grande époque, quand il utilisait des chapeaux Borsalino”, confie-t-elle à l’AFP à Lima, où elle est venue présenter sa propre collection. “Jusqu’à présent il n’y avait pas de (créatrice de mode) cholita avec un sens du marketing et elle, elle l’a”, dit-elle à propos de Eliana Paco: “J’adorerais pouvoir emmener (ses créations) à Madrid, à Paris”.

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C’est justement le prochain objectif de la Bolivienne: “Je crois qu’il est possible que les femmes européennes utilisent le châle ou le chapeau (des cholitas) dans leur vie quotidienne”, assure Eliana sans jamais perdre son sourire. Elle imagine ainsi ces châles bariolés se combiner avec une robe de style occidental ou une simple paire de jeans.

Pour l’Agence municipale de La Paz pour le développement touristique, les tenues cholitas “font partie de la culture” et sont “un attrait touristique très apprécié” pour les visiteurs venant découvrir la Bolivie.

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