Marie Chickel a passé la nuit éveillée, dans la peur. A tout moment, elle craignait que ne surgissent les agents d’immigration et qu’ils ne la renvoient avec ses jumeaux de 10 ans serrés contre elle sur un carton.
“J’ai entendu dire que les agents allaient arriver. Je n’ai pas pu fermer l’oeil. S’ils me trouvent, je ne sais pas où j’irai”, se lamente cette femme de 45 ans.
La rumeur concernant cette possible descente s’est répandue comme une trainée de poudre à l’aube, mercredi, dans le parc Braulio Fernandez de Ciudad Acuña.
C’est ce vaste terrain que quelques centaines d’Haïtiens, à l’instar de Marie, ont transformé en refuge de fortune, coupé du territoire américain uniquement par le Rio Grande.
La plupart des personnes réfugiées ici ont abandonné l’idée de rester sous le point de passage international reliant Acuña à Del Rio aux Etats-Unis.
Ils sont à bout de force, terrorisés à l’idée que la patrouille frontalière les arrête et les expulse immédiatement vers Haïti.
Marie et des centaines d’autres personnes évitent autant que possible de quitter le parc. Dans les rues, la police mexicaine et les agents de l’immigration patrouillent.