Home Pure Santé La sédentarité, pire que le tabagisme, le diabète ou les maladies cardiaques pour la santé ?

La sédentarité, pire que le tabagisme, le diabète ou les maladies cardiaques pour la santé ?

0
La sédentarité, pire que le tabagisme, le diabète ou les maladies cardiaques pour la santé ?

Si les effets néfastes d’un manque d’activité physique sont bien connus, le risque de mortalité associé à la sédentarité pourrait, selon une étude, être plus important que celui lié aux maladies cardiovasculaires, au diabète ou au tabagisme.

« Le fait d’être en mauvaise condition physique devrait être considéré comme un facteur de risque aussi important que l’hypertension, le diabète et le tabagisme – si ce n’est plus important que tous ». C’est ce qu’a déclaré le Dr Wael Jaber à CNN. Ce cardiologue du centre médical Cleveland Clinic (États-Unis) est aussi l’auteur d’une nouvelle étude, publiée ce 19 octobre dans revue médicale JAMA Network Open, qui constate qu’un mode de vie sédentaire serait en effet bien pire pour la santé que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou le tabagisme.

Sur le même sujet

la sédentarité tue doucement

Un risque de décès 500 % plus important

Pour en venir à ces résultats, les chercheurs ont étudié les données de 122 007 patients qui ont subi un test d’effort sur un tapis roulant du Cleveland Clinic, entre janvier 1991 et décembre 2004. Ils ont ainsi mesuré rétrospectivement la mortalité des participants toutes causes confondues, afin de l’associer aux avantages de l’exercice physique. Pour les plus sédentaires, le risque de décès était 500 % plus important comparé aux plus performants sur les exercices – un risque par ailleurs trois fois plus élevé que s’ils fumaient. Ils avaient également deux fois plus de risque de développer une insuffisance rénale. « Le fait d’être inapte sur un tapis roulant ou lors d’un test d’effort physique a un pire pronostic, en ce qui concerne la mort, que d’être hypertendu, diabétique ou fumeur , développe le Dr Jaber à la chaîne américaine. Nous n’avons jamais vu quelque chose d’aussi prononcé et d’objectif. »

Par ailleurs, quelqu’un qui ne fait pas beaucoup d’exercice comparé à une personne qui fait de l’exercice régulièrement présente toujours un risque de mortalité 390 % plus élevé. « En réalité, il n’y a pas de plafond au bénéfice de l’exercice », explique le cardiologue. Si les chercheurs craignaient des risques plus élevés chez les « trop » sportifs, l’étude a démontré que ce n’est pas le cas. « Il n’y a pas de niveau d’exercice ou de forme physique qui vous expose au risque », continue-t-il.

Du sport sous ordonnance

Les chercheurs soulèvent donc la nécessité de traiter le problème comme une maladie, en prescrivant par exemple du sport sous ordonnance. « Plutôt que de dépenser des sommes énormes pour le traitement de la maladie, nous devrions encourager nos patients et les communautés à être actifs et s’exercer quotidiennement », estime le Dr Jordan Metzl, médecin spécialiste en médecine sportive à l’Hôpital de chirurgie spéciale (HSS) de New-York interrogé par CNN.

Le Dr Satjit Bhusri, cardiologue à l’hôpital Lenox Hill, déclare quant à lui à la chaîne : « Les modes de vie sédentaires occidentaux ont conduit à une incidence plus élevée de maladies cardiaques et [cette étude] montre que c’est modifiable. Nous sommes censés marcher, courir, faire de l’exercice. Il s’agit avant tout de se lever et de bouger ». Les chercheurs concluent d’ailleurs dans le compte-rendu de leur étude : « La condition cardiorespiratoire est un indicateur modifiable de la mortalité à long terme et les professionnels de la santé devraient encourager les patients à atteindre et à maintenir un niveau élevé de condition physique ».

À lire aussi :