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La technologie antisismique connaît des ratés au Mexique

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La technologie antisismique connaît des ratés au Mexique

L’alerte sonore censée prévenir les Mexicains en cas de séisme n’a pas fonctionné ou est intervenue trop tard mardi, lors du violent tremblement de terre qui a frappé la capitale et sa région, faisant plus de 200 morts.

Malgré les 8.200 mégaphones déployés dans Mexico, mégalopole de 20 millions d’habitants, nombre d’entre eux ont été pris de vitesse par ce nouveau séisme, bref mais puissant.

Selon les experts, cela peut s’expliquer par la localisation de l’épicentre, au centre du pays, c’est-à-dire hors de la principale zone de couverture des capteurs, l’océan Pacifique.

D’autres capteurs sont situés dans les Etats de Puebla et Morelos, voisins de Mexico, mais la proximité de l’épicentre du séisme de mardi, à 120 km au sud de la capitale, n’a pas laissé le temps au signal d’alarme de devancer les ondes sismiques.

Depuis deux décennies, l’association CIRES fournit à la ville un système d’alerte fonctionnant grâce à une centaine de senseurs placés le long de la côte Pacifique, où le risque d’un séisme est le plus grand.

Cela peut prendre une minute aux ondes sismiques pour atteindre la capitale, à plusieurs centaines de kilomètres de là, mais les dégâts peuvent y être considérables car la mégapole est bâtie sur le sol très meuble d’un ancien lac.

Le système “est conçu pour des séismes qui viennent des côtes et qui nous laissent du temps, comme ce fut le cas le 7 septembre”, a déclaré à une télévision locale Carlos Valdés, directeur du Centre national de prévention des désastres.

Le 7 septembre, un tremblement de terre de magnitude 8,2 –le plus puissant en un siècle au Mexique–, a fait une centaine de morts et plus de 200 blessés dans le sud du pays. Il était situé à 730 kilomètres de la capitale en pleine mer.

– Forte activité –

Situé à la jonction de cinq plaques tectoniques, le Mexique est l’un des pays du monde où l’activité sismique est la plus forte.

Une fois le séisme détecté, le système lance une onde radio qui déclenche des alarmes dans les écoles, ministères et certains bureaux, et interrompt automatiquement les émissions radio.

Comme ce fut le cas début septembre, les habitants de Mexico ont alors au mieux une minute pour réagir et sortir des édifices où ils se trouvent avant que les murs ne se mettent à trembler.

Une telle technologie n’était pas disponible lors du séisme du 19 septembre 1985, d’une magnitude de 8,1, qui a tué plus de 10.000 personnes.

Depuis le lancement du système en 1993, CIRES a lancé plus d’une soixantaine d’alertes pour des séismes de magnitude d’au moins 6.

La technologique smartphone a également fait son apparition au Mexique depuis quelques années, permettant aux habitants de recevoir des alertes via des applications comme SkyAlert ou Alerta Sismica DF.

Deux secondes après le déclenchement d’un séisme, SkyAlert envoie un signal aux téléphones mobiles qui fait résonner le message “alerte sismique”.

L’application, lancée en 2013, était initialement connectée au système CIRES, mais son jeune fondateur Alejandro Cantu, âgé d?une trentaine d?années, a depuis déployé ses propres senseurs, rapportés du Japon, le long de la côte Pacifique mexicaine.

L’application est devenue rapidement populaire et sa version gratuite comptait plus de trois millions d’utilisateurs en 2015.

Pour avertir ses utilisateurs, l’application utilise un réseau à haut débit au lieu des lignes téléphoniques, gage selon son fondateur de fiabilité.

Pourtant, cette fois encore, comme le 7 septembre, l’application de SkyAlert est restée désespérément muette.

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