Home Pure Info La trêve tient à Gaza, Netanyahu face à un dilemme à deux semaines des élections

La trêve tient à Gaza, Netanyahu face à un dilemme à deux semaines des élections

0
La trêve tient à Gaza, Netanyahu face à un dilemme à deux semaines des élections

La trêve tient mardi entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens après une nouvelle confrontation à distance, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit décider s’il s’en tient là ou prend le risque d’une escalade à deux semaines des législatives.

Les armes se sont tues au moins provisoirement au petit jour après les hostilités déclenchées par le tir depuis la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas, d’une roquette qui a fait sept blessés, dont trois enfants, au nord de Tel-Aviv lundi avant l’aube.

En riposte, les avions, les hélicoptères et les chars israéliens ont frappé lundi soir, selon l’armée, des dizaines d’objectifs dans le territoire palestinien sous blocus coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée. Sept Palestiniens ont été blessés, selon les secours gazaouis.

Les Palestiniens ont de leur côté déclenché un tir de barrage de dizaines de roquettes et d’obus de mortier sur le territoire israélien autour de la bande de Gaza. Aucune victime n’a été rapportée.

Mais un cessez-le-feu conclu selon le Hamas avec l’intercession du voisin égyptien semble tenir dans et autour du territoire gouverné sans partage par ce mouvement islamiste.

Après cet énième accès de fièvre depuis que le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, un nouveau rendez-vous à hauts risques est attendu samedi: le 1er anniversaire du mouvement de contestation palestinien qui, essentiellement dirigé contre le blocus israélien, maintient la tension depuis un an le long de la barrière entre la bande de Gaza et Israël.

Le Hamas doit décider de souffler ou non sur les flammes, dans un contexte hautement volatil.

Et M. Netanyahu, sous forte pression de ses adversaires aux élections parlementaires du 9 avril, doit décider de la conduite à tenir.

Depuis 2007 trois guerres ont opposé Israël au Hamas et ses alliés.

Le nouvel accès de tension a réveillé le spectre d’une confrontation d’envergure. Il a poussé M. Netanyahu à écourter sa visite aux Etats-Unis et à rentrer aussitôt après avoir rencontré lundi son grand allié Donald Trump, sans prononcer son discours devant le puissant lobby pro-israélien Aipac.

– “Cacahuètes” –

Un haut responsable israélien a démenti l’existence d’un cessez-le-feu devant les journalistes présents dans l’avion ramenant le Premier ministre israélien en Israël.

Aussitôt arrivé, M. Netanyahu s’est retiré avec les chefs des services de sécurité. Puis il est sorti de ces consultations pour s’adresser par lien satellite à l’Aipac, et mettre en garde les groupes armés palestiniens.

“Je peux vous dire que nous sommes prêts à faire beaucoup plus. Nous ferons tout le nécessaire pour défendre notre peuple et défendre notre Etat”, a-t-il martelé.

Au pied de l’avion, il avait déjà prévenu qu’il était prêt à ordonner une offensive terrestre à hauts risques à Gaza si nécessaire.

Dans le territoire palestinien éprouvé par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, comme dans les localités israéliennes riveraines coutumières des alertes et des courses précipitées vers les abris, chacun se demande à quoi s’attendre.

“Une guerre est possible”, dit à l’AFP Esmat Bekheet, à l’instar d’autres habitants de Gaza. “Je m’attends à une escalade”, abonde Hazem Mattar.

De l’autre côté de la barrière israélienne de plusieurs mètres de haut qui enferme Gaza, un habitant de la localité de Sderot (sud d’Israël), où une maison a été endommagée par les violences, accuse les dirigeants de ne se préoccuper de la situation que quand une roquette tombe près de Tel-Aviv.

“Les (roquettes palestiniennes) Qassam, c’est quoi pour nous? Rien, des cacahuètes. 80% des gens d’ici vivent dans l’angoisse. C’est fini pour eux ici”, se lamente Yossi Timsi.

– Aventure –

La réception accordée par M. Trump était conçue pour renforcer la stature du Premier ministre en vue de législatives à l’issue incertaine.

M. Netanyahu s’est plaint amèrement à son départ de Washington que les médias israéliens aient accordé davantage d’attention à Gaza qu’au nouveau cadeau de choix que M. Trump lui a fait: l’officialisation de la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël.

Pour les commentateurs politiques, les violences venues de Gaza placent M. Netanyahu dans une situation délicate.

Ses adversaires se sont saisis de la roquette tombée au nord de Tel-Aviv pour l’accuser d’avoir dilapidé la force de dissuasion d’Israël face au Hamas.

“Il doit à présent décider ce qui est le pire: réagir avec retenue et devenir le punching-ball (des partisans d’une opération d’envergure contre le Hamas) ou s’embarquer dans une aventure à Gaza sans savoir si, comment et quand il pourra la terminer”, a écrit le quotidien Maariv.