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La trichophagie, ou quand manger ses cheveux devient obsessionnel

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La trichophagie, ou quand manger ses cheveux devient obsessionnel

La trichophagie est un trouble obsessionnel compulsif (TOC) et alimentaire. Face à une situation de stress, la personne atteinte arrache et mange ses cheveux et poils, la plupart du temps sans même s’en rendre compte. Un TOC handicapant, qui peut générer de graves problèmes intestinaux. Causes, symptômes, traitements… Le point sur cette pathologie.

La trichophagie, du grec « tricha » (cheveux) et « phagein » (manger) ou le syndrome de Raiponce est un trouble du comportement qui consiste à manger ses cheveux, de manière obsessionnelle et compulsive. Les personnes qui en sont atteintes souffrent généralement aussi de thricotillomanie, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent se retenir de s’arracher les cheveux et poils. Elles ne parviennent pas à réprimer ou à contrôler cette pulsion. En fait, ces réactions permettent de rassurer le malade face à des situations de stress ou une angoisse trop importante.

Comment est-elle diagnostiquée ?

Un patient affecté par la trichophagie mange, avale, mastique donc toutes formes de poils, que ce soient les cheveux les cils, les sourcils, les poils de nez… Il arrive qu’il se les arrache ou qu’il les brosse avant de les ingurgiter. La maladie peut ainsi être associée à une perte de cheveux ou une absence de pilosité sur certaines régions du corps.

Bien souvent, les personnes atteintes ne se rendent pas compte de leur comportement, impulsif et inconscient. C’est donc l’entourage qui identifie ce type de comportement. Il faut néanmoins veiller à être compréhensif. Chez les enfants et les adolescents, à l’âge où se diagnostique généralement le trouble, une attitude de rejet pourrait aggraver le stress et ainsi la maladie. En effet, 40 % des patients auraient moins de 10 ans, et 79 % moins de 20 ans, selon un article publié dans la revue scientifique BMJ Case Report en 2016.

Quels sont les risques à manger ses cheveux ?

Outre les répercussions sociales qu’il peut engendrer, ce trouble peut être la source de problèmes de santé plus ou moins graves :

  • Une alopécie  ou calvitie précoce, due à l’arrachage de cheveux ;
  • L’incapacité de manger ou de s’hydrater, due à l’accumulation de cheveux et de poils qui peuvent s’emmêler et créer une boule appelée bézoard, venant obstruer les voies digestives. Cela peut déclencher une perte de poids, des indigestions, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements  ou de la constipation. Cette obstruction peut ainsi nécessiter un traitement médicamenteux ou une intervention chirurgicale pour déloger la masse.

La trichophagie, ça se soigne ?

La trichophagie étant une réaction à un stress ou à angoisse, les approches psychothérapeutiques comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) s’avèrent généralement indispensables, afin que les personnes atteintes favorisent d’autres comportements face à leurs émotions. Sur certains trichophages et selon des témoignages de ces derniers, l’hypnothérapie pourrait avoir des effets positifs pour supprimer les croyances qui les poussent à manger ses cheveux. Mais pour le moment, aucune étude contrôlée ne permet de l’affirmer.

Les causes de ce TOC ne sont donc finalement pas encore bien connues. Il peut par ailleurs se manifester comme un symptôme isolé ou peut être associé à d’autres pathologies comme la schizophrénie, des addictions ou même un trouble de la personnalité borderline.

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