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L’album posthume de Johnny ravit les fans et l’industrie du disque

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L’album posthume de Johnny ravit les fans et l’industrie du disque

Dès sa mise en vente cette nuit, l’album posthume de Johnny Hallyday s’est vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires… De quoi redonner un peu de couleurs à une industrie profondément bouleversée par l’avènement d’Internet.

Des milliers de fans de Johnny Hallyday sont attendus, vendredi 19 octobre, chez les disquaires de France pour se procurer l’album posthume de leur idole. Intitulé “Mon pays c’est l’amour”, le disque a fait l’objet d’une sortie hors norme puisque quelque 800 000 exemplaires ont été édités.

Les fans les plus fidèles de la rock-star, disparue le 5 décembre 2017, ont retenu la nuit pour acquérir son dernier opus. Dès 00h01 vendredi, ils étaient environ 200 pour se procurer le précieux sésame, pour certains en plusieurs exemplaires et dans les trois éditions disponibles (CD simple, CD collector à tirage limité avec livret, et vinyle) dans la Fnac des Champs-Élysées à Paris, spécialement ouverte pour l’occasion.

Pour le disque le plus attendu de l’année – où se côtoient le rock, le blues et le rockabilly dans des morceaux que le chanteur voulait taillés pour les stades – plusieurs points de vente ont procédé à une nocturne dans le reste de la France. Des enseignes qui habituellement ne vendent pas de produits culturels, comme Simply Market ou Atac, proposent cet album dont la commercialisation a été rendue incertaine pendant deux mois par une action en justice des aînés Laura Smet et David Hallyday qui réclamaient un droit de regard – finalement refusé par le tribunal de grande instance de Nanterre.

Pour beaucoup, l’album de Johnny pourrait redonner des couleurs au marché du disque. “On a l’habitude de créer l’événement autour de sorties d’albums. Mais de cette ampleur-là, ça fait quand même quelques années…”, raconte à l’AFP Olivier Garcia, directeur produits à la Fnac des Champs-Élysées.

Chez Warner Music France, la maison de disque de la star, on s’attendait à ce que son album soit disque de platine (100 000 exemplaires) dès sa mise en vente. À titre de comparaison, il a fallu huit jours à Mylène Farmer pour réaliser une telle performance avec son album “Désobéissance”, sorti fin septembre. Le succès de la star rousse, combiné à la sortie fin novembre d’un nouveau Polnareff – le premier en 28 ans – le retour courant novembre de la chanteuse Zaz et du tandem Bigflo & Oli, pourrait être de très bon augure pour le marché de la musique enregistrée en fin d’année, une période qui lui est traditionnellement favorable.

Qui plus est, “quand il y a engouement pour un artiste, cela profite à l’ensemble du secteur, ça donne envie d’acheter des CD”, souligne Olivier Garcia de la Fnac. Cet afflux de poids lourds pourrait aussi “rééquilibrer” le rapport entre streaming et disques physiques, un marché en repli. Avec l’irruption du streaming (56 % des ventes au 1er semestre), “le marché a changé mais il y a toujours des fans qui ont besoin de conserver, voir, toucher”, note Olivier Garcia. “Dans le cas de Johnny, cela va générer des ventes physiques”, souligne-t-il.

Si l’objectif du million d’exemplaires vendus d’ici la fin de l’année est envisageable, il reste en-deçà des plus gros succès du rockeur. Sorti en 1999, son album “Sang pour Sang” s’était vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, dont 250 000 le jour de sa sortie. Entre temps, la crise est passée par là.

“Le top des ventes était en 2002 où le marché de la musique enregistrée a atteint 1,4 milliard d’euros. Aujourd’hui, il a perdu la moitié de sa valeur”, souligne à l’AFP François Moreau, économiste, spécialisé dans l’industrie musicale. “Il y a eu une forte croissance dans les années 1990 avec globalement, des gens qui rachetaient en CD ce qu’ils avaient en vinyles auparavant”, avant que le marché subisse un coup d’arrêt, explique-t-il. Résultat : aussi attendue que soit la sortie du dernier Johnny, elle reste un “épiphénomène” pour l’économiste, et ne viendra pas modifier profondément “un marché qui se concentre, avec des maisons de disques misant sur un nombre plus limité d’artistes”.

Avec AFP

Première publication : 19/10/2018

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