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L’Argentine a voté aux primaires, répétition générale avant la présidentielle d’octobre

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L’Argentine a voté aux primaires, répétition générale avant la présidentielle d’octobre

L’Argentine a voté dimanche lors d’élections primaires générales qui font figure de test avant l’élection présidentielle du 27 octobre, au cours de laquelle le libéral Mauricio Macri briguera un nouveau mandat à la tête de la troisième économie d’Amérique latine engluée dans la récession.

Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour, lors d’un scrutin national, est une particularité argentine.

Dans ce pays où le vote est obligatoire pour près de 34 millions d’Argentins, il s’agit plutôt d’un sondage grandeur nature avant les élections générales d’octobre, les partis politiques ayant choisi cette année, pour des raisons de stratégie électorale, d’investir à l’avance leurs candidats comme la loi le leur permet.

A la fermeture des bureaux de vote à 18H00 (23H00 GMT) le taux de participation était de 75%, selon le ministre de l’Intérieur Rogelio Frigeiro. Les premiers résultats étaient attendus à partir de 00H00 GMT lundi.

Ces résultats seront observés à la loupe, car depuis 2009 les scores des scrutins présidentiels ont été dans la ligne des scores des primaires.

“Une différence de plus de cinq points serait très difficile à surmonter, car il n’existe pas de marge pour trouver des voix en raison de la polarisation” du pays, a expliqué l’analyste politique Raul Aragon.

Autre particularité de la présidentielle à venir, le mouvement péroniste qui a gouverné l’Argentine de 1989 à 1999 et de 2002 à 2015 se présente divisé.

L’ancien ministre de l’Economie Roberto Lavagna, l’ex-chef du gouvernement Alberto Fernandez associé à l’ex-présidente Cristina Kirchner et le président sortant de centre droit Mauricio Macri sont les trois principaux candidats.

Mauricio Macri a créé la surprise avec son choix de colistier: en choisissant le dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto, il a rompu avec sa doctrine qui l’avait conduit jusque-là à tenir à l’écart les péronistes de son gouvernement. La volonté d’élargir la coalition gouvernementale a primé. Leur ticket évolue sous la bannière “Ensemble pour le changement” (Juntos por el cambio), créée pour l’occasion.

Alberto Fernandez, chef du gouvernement de Nestor puis de Cristina Kirchner entre 2003 et 2008, jure qu’il a rompu avec les politiques de gauche suivies par le passé et qu’il s’est recentré.

A la surprise générale car elle était en tête des sondages, Mme Kirchner a annoncé le 18 mai son retrait, laissant M. Fernandez briguer le fauteuil de président qu’elle a occupé de 2007 à 2015.

Inculpée dans plusieurs affaires de corruption, l’ex-présidente conserve une influence déterminante sur le parti Unité citoyenne qu’elle a fondé et qui a investi Alberto Fernandez. Leur ticket électoral se présente sous une bannière récemment créée et baptisée “Le Front de tous” (El Frente de todos).

– Bourse en hausse –

Signe de l’intérêt pour ces primaires, la Bourse de Buenos Aires a fermé vendredi en hausse de 8%, les analystes expliquant cette tendance par les derniers sondages plus favorables au candidat des marchés, le sortant Mauricio Macri.

Jusqu’à la semaine dernière, les enquêtes donnaient 5 à 8 points d’avance au duo Fernandez-Kirchner sur celui de Macri.

“Mais à présent, les marchés estiment que l’écart pourrait être moindre: entre 3 et 5 points. Ils jugent que ce sera réversible en octobre et ils basent leur optimisme là-dessus”, a expliqué à l’AFP l’économiste Ramiro Castiñeira.

Si tous les sondages donnent le ticket Fernandez-Kirchner en tête dimanche soir, “la vraie inconnue sera l’écart” entre le premier et le second, souligne l’analyste politique Carlos Fara.

Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50% de sa valeur à sa monnaie, l’Argentine a appelé le FMI à la rescousse, pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars.

Dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées au printemps, le FMI avait indiqué tabler sur une contraction du PIB argentin de 1,2% en 2019 tout en attendant une reprise au second semestre. Pour 2020, il prévoit une croissance de 2,2%.

Dans ce pays en récession depuis l’an dernier, l’inflation reste très élevée sur les 12 derniers mois, à 40%, ainsi que le chômage, à 10,1%.

Au total, dix binômes sont en lice pour la présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 27 octobre, tandis que le second est programmé pour le 24 novembre. Lors des élections générales du 27 octobre, les Argentins renouvelleront aussi partiellement les deux chambres du Parlement, dont les candidats se présentent aussi aux primaires de ce dimanche.

Ces primaires permettront également aux petits partis de savoir s’ils seront qualifiés pour les élections générales, un seuil minimum de 1,5% des suffrages étant requis pour se présenter.