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L’ascension de Donald Trump vers la Maison-Blanche inquiète l’Europe

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L’ascension de Donald Trump vers la Maison-Blanche inquiète l’Europe

Si l’Europe a d’abord réagi avec perplexité à la candidature de Donald Trump à la présidentielle américaine, sa progression dans la course à la Maison-Blanche inquiète et sonne comme un avertissement pour les partis traditionnels du Vieux continent confrontés au populisme.

En visite à Washington, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s’est immiscé mardi dans la campagne américaine avec un discours visant clairement le favori de la primaire républicaine.

«En Allemagne et en Europe, quelque chose se développe dans notre vie politique et, pour être honnête, je le constate aussi ici aux États-Unis durant la campagne des primaires : c’est la politique de la peur», a-t-il dit devant des étudiants.

La presse européenne s’est également fait l’écho de ces craintes à mesure que l’hypothèse d’une victoire du milliardaire de 69 ans à la primaire devenait plus tangible, notamment après le super mardi (Super tuesday) lors duquel il a largement dominé ses rivaux.

Donald Trump à la Maison-Blanche? Ce serait une «catastrophe planétaire», prévient le chroniqueur du Financial Times Martin Wolf.

M. Trump est un «xénophobe et un ignare», ajoute-t-il sans ambages, dressant un parallèle entre la trajectoire du milliardaire et la chute de l’Empire romain, voire même l’ascension d’Hitler.

«Lanceur d’alerte»

La presse française, unanime à s’inquiéter de l’ascension de Donald Trump, fait elle aussi le lien avec les succès électoraux récents de l’extrême droite en France et, au-delà, la montée des populismes en Europe.

«En France, on adore se moquer de Donald Trump», écrit le quotidien Le Parisien. Mais «s’il est bon de rire, il peut aussi être utile d’ouvrir les yeux».

«Le magnat de l’immobilier n’est pas qu’une curiosité yankee. Il fustige les élites en place, accuse les immigrés de tous les maux et promet la lune aux petits Blancs déclassés par la crise. Une musique populiste bien connue de ce côté-ci de l’Atlantique. Et finalement bien plus inquiétante que drôle», ajoute-t-il.

«À sa manière, Trump est un lanceur d’alerte», juge de son côté le quotidien conservateur Le Figaro. «Aux élites politiques européennes, il vient rappeler qu’il est dangereux d’oublier la langue de ceux dont elles appellent le vote».

Alors qu’à droite comme à gauche, de très nombreux responsables politiques français ont dénoncé les prises de position de Donald Trump, le milliardaire a reçu le soutien d’une autre incarnation du populisme : l’ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen.

«Si j’étais américain, je voterais Donald TRUMP», a déclaré le cofondateur du parti d’extrême droite sur Twitter.

tweet le pen

Europe, États-Unis, même constat

Pour le quotidien allemand Die Welt, Trump est finalement la version américaine de la montée de l’extrême droite et des populismes en Europe, un représentant d’une «envie de vengeance contre des élites arrogantes».

«Trump, Le Pen, (Frauke) Petry (chef du parti populiste allemand AFD) et tous les autres se ressemblent dans leur narcissisme qui se nourrit de tumulte et de la maladie de la démagogie», estime le journal.

«Quand les classes moyennes commencent à voter pour Trump, c’est que nous avons un problème», résume l’économiste suédois Sandro Scocco, du cercle de réflexion de gauche Arena, en imputant le succès des populistes au creusement des inégalités.

Ce sont les déclarations de M. Trump proposant d’empêcher «temporairement» les musulmans d’entrer aux États-Unis qui avaient, fin 2015, fait monter d’un cran, si ce n’est davantage, l’inquiétude en Europe vis-à-vis du tumultueux candidat à la primaire républicaine.

Ces «déclarations sont clivantes, stupides et fausses et s’il venait dans notre pays, nous serions tous unis contre lui», avait alors lâché le premier ministre britannique David Cameron.

Pour le Guardian, Trump et ceux qui militent pour une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en vue du référendum sur la question prévu le 23 juin, sont «faits de la même étoffe».

«La raison pour laquelle le Royaume-Uni n’a pas de Donald Trump, c’est parce que les mécontents s’expriment ici de manière codée, en s’opposant à l’Union européenne», ajoute le journal britannique, selon qui c’est «le long déclin social de l’Amérique (qui) a préparé le terrain pour Donald Trump».

AFP

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