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L’attaque de Marseille revendiquée par l’EI, un assaillant aux multiples identités

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L’attaque de Marseille revendiquée par l’EI, un assaillant aux multiples identités

L’enquête sur l’attaque au couteau à Marseille revendiquée par l’organisation Etat islamique, au cours de laquelle deux jeunes femmes ont été tuées dimanche sur le parvis de la gare Saint-Charles, se concentrait lundi matin sur le profil de l’assaillant aux multiples identités.

Les deux victimes sont deux cousines de 20 ans et l’une d’elle est originaire de la région lyonnaise, selon des sources proches du dossier. L’une faisait ses études de médecine à Marseille et l’autre était venue lui rendre visite pour le week-end.

Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque dimanche soir, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, SITE. “L’auteur (…) provient des soldats de l’Etat islamique”, a assuré une “source de sécurité” citée par l’organe de propagande.

Les investigations menées désormais sous l’autorité du seul parquet antiterroriste de Paris doivent permettre de préciser le profil et l’itinéraire de l’auteur de l’attaque, qui a crié “Allah Akbar” selon des témoins. Peu après les deux meurtres, il a été abattu par des militaires du dispositif Sentinelle alors qu’il “courait” vers eux, selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Une dizaine d’auditions de témoins ont été menées dès dimanche.

“J’ai entendu crier et une personne s’est effondrée”, a raconté dimanche Mélanie Petit, une étudiante de 18 ans qui attendait une correspondance à Saint-Charles. “J’ai entendu crier +Allah Akbar+, et j’ai vu un homme vêtu tout en noir, il me semble”, a décrit à l’AFP cette étudiante à l’école des Mines d’Alès (Gard), contactée par téléphone.

Selon de premiers éléments de l’enquête, l’agresseur est de nationalité tunisienne mais des vérifications supplémentaires sont en cours.

L’agresseur n’avait “pas de papiers sur lui”, mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Il était connu des services de police sous huit identités différentes, pour diverses infractions de droit commun: infractions sur la législation au droit des étrangers, vol à l’étalage, port d’arme prohibé, notamment. Le fait le plus ancien recensé le concernant remonte à 2005, selon une source proche de l’enquête.

– “Acte barbare” –

Son comportement a été qualifié “d’étrange” par le ministre de l’Intérieur, au vu des bandes de vidéo-surveillance: il “commence par commettre (son) crime sur une première personne, s’enfuit, puis revient sur ses pas pour tuer la seconde personne”. “C’est un élément d’interrogation”, a souligné M. Collomb sur place, gare Saint-Charles.

Le procureur de Paris devait tenir une conférence de presse lundi à 12H00. L’enquête a été ouverte pour assassinats et pour tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique.

“Pour moi, c’est un attentat”, a déclaré dimanche le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

Lundi matin, le trafic des trains était redevenu normal à Saint-Charles. Le parvis où s’est déroulé l’attaque était rouvert. La veille, la gare avait été paralysée pendant plusieurs heures puis la circulation ferroviaire avait repris vers 18H30, marquée par des retards importants.

Le président de la République Emmanuel Macron s’est dit “profondément indigné par cet acte barbare” dans un tweet. La ministre des Armées Florence Parly a salué le “professionnalisme” des militaires qui ont abattu l’agresseur.

Le président LR de la région Paca, Renaud Muselier, a aussi déploré sur Twitter “un acte barbare”. “#Marseille pleure avec ses pauvres victimes. L’assassin aussi répugnant que ses motifs”, a écrit le député de Marseille et chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Marine Le Pen, présidente du Front national, a dénoncé “le terrorisme”, qui est “un acte de guerre contre notre pays”.

C’est dans ce contexte de menace terroriste élevée que s’ouvre lundi à Paris le procès du frère de Mohamed Merah, l’auteur des tueries de mars 2012 qui avait fait sept morts à Montauban et Toulouse avant d’être abattu par les policiers.

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