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Le chef de diplomatie iranienne à Bruxelles pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire

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Le chef de diplomatie iranienne à Bruxelles pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Zarif est attendu mardi à Bruxelles pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, abandonné avec fracas par les Etats-Unis.

Il doit y rencontrer ses homologues français, allemand et britannique, représentants des trois pays européens impliqués dans cet accord.

“L’accord avec l’Iran fonctionne, nous devons faire le maximum pour le préserver”, a commenté auprès de l’AFP Maja Kocijancic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Ce texte “peut servir de base”, a t-elle ajouté, tout en prévenant qu’il ne fallait pas “y mettre (…) des points qui n’y sont pas”.

Cette étape dans le capitale européenne est la troisième de la tournée diplomatique entamée par M. Zarif pour sauver l’accord. Il s’est d’abord arrêté à Pékin pendant le week-end, puis à Moscou lundi, où il s’est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Au terme de ces entretiens à travers le monde, il aura alors fait le tour des cinq puissances qui, outre les Etats-Unis, avaient signé avec l’Iran cet accord historique en 2015, qui prévoyait une levée des sanctions visant l’Iran en contrepartie de l’engagement de la République islamique de ne pas se doter de l’arme nucléaire.

“L’objectif final de tous ces pourparlers, c’est d’obtenir des assurances que les intérêts du peuple iranien, garantis par (l’accord) seront défendus”, a déclaré M. Zarif à Moscou.

Au terme de cette tournée diplomatique, “nous allons voir comment nous pouvons organiser un groupe de travail commun afin que ce groupe soit soutenu par la communauté internationale”, a-t-il expliqué après les pourparlers avec M. Lavrov, cité par l’agence iranienne ISNA.

– Rare rapprochement –

Le chef de la diplomatie russe a de son côté estimé au début de la rencontre que Russes et Européens devaient “défendre de concert leurs intérêts” sur ce dossier.

La Russie “est prête à continuer à respecter l’accord nucléaire iranien malgré le retrait des Etats-Unis”, a déclaré le président Vladimir Poutine, cité par l’un des conseillers en marge d’une rencontre à Sotchi avec le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano.

La sortie des Etats-Unis entraîne un rapprochement entre Moscou et les Européens, une évolution rare vu les tensions de ces dernières années, alimentées par les dossiers syrien et ukrainien et récemment renforcées par l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal en Angleterre.

De son côté, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est également entretenu ces derniers jours avec ses homologues des pays européens signataires de l’accord pour leur demander de poursuivre leur “forte coopération” avec Washington, a rapporté lundi le département d’Etat américain dans un communiqué.

Il a estimé que les Etats-Unis et leurs alliés européens avaient des intérêts identiques: “Faire en sorte que l’Iran ne se dote jamais de l’arme nucléaire” et “contrer les activités déstabilisatrices du régime iranien dans la région”, selon ce communiqué.

La marine américaine a dit lundi s’attendre à une “période d’incertitude” concernant l’attitude de l’Iran dans le Golfe, après la dénonciation de l’accord par Washington. “Nous devons bien sûr rester vigilants, encore plus vigilants que d’habitude pour être prêts à tout type de réaction ou nouveau développement”, a commenté le chef des opérations navales américaines, l’amiral John Richardson, à des journalistes lors d’une visite sur le porte-avions USS George H.W. Bush.

L’accord a été conclu en juillet 2015 après des années d’âpres négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Aux termes de l’accord, Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire jusqu’en 2025.

Les Iraniens espèrent désormais “être capables d’établir un cadre futur clair pour l’accord”, avait déclaré M. Zarif à Pékin, avertissant que l’Iran était “prêt pour toutes les options” si ses intérêts n’étaient pas assurés.

Vendredi, il avait d’ailleurs affirmé que Téhéran se préparait à reprendre “l’enrichissement industriel” d’uranium “sans aucune restriction” à moins que l’Europe ne fournisse de solides garanties de maintien des relations commerciales avec l’Iran.

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