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Le Conseil de sécurité de l’ONU face au risque de dysfonctionnements accrus avec l’affaire des sous-marins

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Le Conseil de sécurité de l’ONU face au risque de dysfonctionnements accrus avec l’affaire des sous-marins


<p/>La salle du Conseil de sécurité de l’ONU le 20 septembre 2017″ width=”245″ height=”163″ src=”data:image/png;base64,iVBORw0KGgoAAAANSUhEUgAAAAEAAAABCAQAAAC1HAwCAAAAC0lEQVR42mP89AcAAuYB8IMlp6YAAAAASUVORK5CYII=” data-sizes=”auto” data-optimumx=”1″ srcset=”https://pureactu.com/wp-content/uploads/2021/09/le-conseil-de-securite-de-lonu-face-au-risque-de-dysfonctionnements-accrus-avec-laffaire-des-sous-marins-1.jpg 992w”></div>
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<p class=Les “dysfonctionnements” dans les relations internationales et au sein du Conseil de sécurité, décriés depuis plusieurs années par le chef de l’ONU, risquent de s’accroître davantage avec l’affaire des sous-marins australiens qui ébranle les liens entre les piliers de l’Occident.

Une réunion ministérielle informelle des chefs de la diplomatie des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité – Etats-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni – s’est tenue mercredi soir en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Organisée par la nouvelle ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, elle avait pour thème principal l’Afghanistan.

Les cinq puissances clés du Conseil de sécurité veulent “tous un Afghanistan en paix, stable, où l’aide humanitaire puisse être distribuée sans problème et sans discrimination”, a déclaré à l’AFP le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’issue de la session.

Ils veulent “un Afghanistan où les droits des femmes et des filles soient respectés, un Afghanistan qui ne soit pas un sanctuaire pour le terrorisme, un Afghanistan dans lequel nous ayons un gouvernement inclusif représentant les différents secteurs de la population”, a-t-il précisé.

En quête de reconnaissance internationale, les talibans ont demandé à parler à la tribune de l’ONU d’ici la fin du débat général lundi de l’Assemblée générale. Mais les Etats-Unis ont fait savoir que la commission onusienne sur les accréditations, dont ils font partie, ne se réunirait pas avant novembre.

Au-delà de ce dossier, de nombreux sujets de crise traités par le Conseil de sécurité risquent de souffrir de la fracture qui a opposé pendant une semaine la France d’un côté aux Etats-Unis et au Royaume-Uni de l’autre, selon des experts.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, présent depuis le début de la semaine à New York, a refusé jusqu’ici de voir en tête à tête ses homologues américain et britannique, avant la première explication survenue mercredi entre Joe Biden et Emmanuel Macron. Les deux dirigeants sont convenus de réactiver la confiance et la coopération entre leurs deux pays.

“Cette crise des sous-marins ébranle le P3” (Etats-Unis, Royaume-Uni, France) et c’est une “crise aiguë de la conception classique de l’alliance issue, presque intacte, de la Guerre froide”, note Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences-Po Paris. “A terme, ces dissensions devraient s’aggraver, preuve que cette vieille conception de la sécurité internationale doit être dépassée”, ajoute-t-il.

– “France coincée” –

Au Conseil de sécurité, ce “P3” multiplie les échanges en amont sur tous les dossiers. Son rôle est crucial pour afficher ensuite dans les négociations un front uni face à la Russie et la Chine, avant d’entraîner les dix autres membres non permanents du Conseil.

Quand Donald Trump était à la Maison Blanche, il avait été écorné, mais en dépit du Brexit, Paris et Londres avaient tenu bon pour garder à bord, dans la plupart des dossiers, Washington.

Même si une discussion franche entre les présidents Macron et Biden devrait permettre de calmer le jeu à court terme, des conséquences néfastes de la crise franco-américaine dans le fonctionnement du Conseil de sécurité et l’approche occidentale ne sont pas à exclure.



<p/>Le président français Emmanuel Macron lors d’une cérémonie au Palais de l’Elysée à Paris le 20 septembre 2021″ width=”245″ height=”163″ src=”data:image/png;base64,iVBORw0KGgoAAAANSUhEUgAAAAEAAAABCAQAAAC1HAwCAAAAC0lEQVR42mP89AcAAuYB8IMlp6YAAAAASUVORK5CYII=” data-sizes=”auto” data-optimumx=”1″ srcset=”https://pureactu.com/wp-content/uploads/2021/09/le-conseil-de-securite-de-lonu-face-au-risque-de-dysfonctionnements-accrus-avec-laffaire-des-sous-marins-2.jpg 992w”></div>
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<p class=“Les relations au sein du P3 ont toujours été compliquées”, relativise Richard Gowan, spécialiste de l’ONU pour le centre de réflexion stratégique International Crisis Group. “Je ne pense pas que les sous-marins coulent le P3”.

Quant à la question de savoir si Pékin et Moscou vont profiter des divisions occidentales pour tenter d’embarquer la France dans leurs positions, les experts sont partagés.

“Les trois puissances n’ont tout simplement pas assez d’intérêts communs. La France est coincée avec les Anglo-Saxons, même si c’est une relation compliquée”, estime Richard Gowan.

“Depuis un certain temps déjà, la Russie et la Chine jouent d’une +diplomatie attrape-tout+, basée sur des accords de circonstance plus que sur la lourde contrainte d’une diplomatie +campiste+ (de camp)”, rappelle pour sa part Bertrand Badie. “Des tentatives de +hameçonnage diplomatique+ se feront bien sûr en direction de la France”, prédit l’expert français.

Isolé entre deux camps, américano-britannique et russo-chinois, Paris devrait être tenté, pour s’assurer des appuis dans les dossiers sensibles, d’aller puiser chez les membres non permanents du Conseil de sécurité. Parmi ceux-ci figure actuellement l’Inde, avec qui la France tente depuis longtemps de développer un partenariat stratégique et qui pourrait se trouver de nouveaux débouchés dans la région indo-pacifique.