Home Pure Info Le déconfinement controversé à l’épreuve du Sénat, les craintes persistent

Le déconfinement controversé à l’épreuve du Sénat, les craintes persistent

0
Le déconfinement controversé à l’épreuve du Sénat, les craintes persistent

Après l’Assemblée nationale la semaine dernière, le Premier ministre Edouard Philippe doit soumettre lundi au Sénat son plan national de déconfinement aux contours encore très flous, qu’il s’agisse de la réouverture des écoles ou des mesures de quarantaine à partir du 11 mai.

Cette présentation prévue à partir de 14H30 doit être suivie d’un débat et d’un vote. Plus tard dans la soirée, le Sénat doit également se pencher sur le projet de loi prorogeant l’état d’urgence de deux mois, jusqu’au 24 juillet.

Cette prolongation, annoncée samedi par le gouvernement, ne peut en effet être autorisée que par une loi. Le texte doit être examiné par l’Assemblée nationale à partir de mardi.

Au cours du week-end, le gouvernement a également apporté des précisions sur l’assouplissement du confinement prévu à partir du 11 mai et a annoncé une “quatorzaine” obligatoire pour les personnes arrivant sur le territoire national, avec un isolement si elles sont malades.

Mais, a précisé l’Elysée dimanche soir, cette règle aux voyageurs venus de l’étranger –quelle que soit leur nationalité– ne s’appliquera pas à ceux en provenance de l’Union européenne, de l’espace Schengen ou du Royaume-Uni.

Concernant les personnes testées positives alors qu’elles se trouvent déjà sur le territoire national, aucune mesure coercitive n’est prévue, le gouvernement comptant sur “l’esprit de responsabilité des Français”.

Pour les autres cas, comme celui de Français ou d’Européens arrivant d’une zone autre que l’UE, l’espace Schengen ou le Royaume-Uni, “les modalités seront précisées par le Quai d’Orsay dans les prochains jours”, a ajouté l’Elysée.

– Indisponible –

Si l’application controversée de traçage des malades StopCovid ne sera pas opérationnelle le 11 mai, les autorités comptent sur des “brigades” chargées d’identifier les personnes en contact avec un malade, pour les inviter à se faire tester, voire à s’isoler.

L’objectif reste d’éviter une seconde vague de contamination au moment où la situation dans les hôpitaux se détend chaque jour davantage.

Les services de réanimation restent saturés avec un nombre total de malades hospitalisés toujours supérieur aux capacités initiales, mais ils comptent 8 patients atteints du Covid-19 en moins au cours des dernières 24 heures.

Le coronavirus a causé 135 décès supplémentaires en 24 heures en France, soit un total de 24.895 depuis le 1er mars, a indiqué dimanche la Direction générale de la santé.

Depuis le début de l’épidémie, 50.784 personnes sont sorties de l’hôpital.

Dans le Haut-Rhin, l’un des départements les plus touchés par l’épidémie, les personnes atteintes du Covid-19 hospitalisées en réanimation ou en soins intensifs étaient au nombre de 93 dimanche, selon les données de Santé Publique France. Au pire de la crise, le 3 avril, elles étaient 163.

Depuis le 1er mars, 696 personnes sont décédées des suites du Covid-19 dans ce département qui n’a enregistré pour la première fois vendredi aucun décès supplémentaire causé par cette maladie apparue en décembre en Chine.

– Moitié verte –

D’après la dernière actualisation dimanche, la moitié des départements français étaient classés en vert ce qui signifie qu’un déconfinement plus large pourra y être organisé. La carte définitive doit être publiée le 7 mai.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a toutefois prévenu que les régions vertes ne seraient pas exemptes de contraintes.

“Si vous pensez qu’on peut libérer totalement la circulation et ne pas respecter les règles dans cette région au motif que c’est une région verte, je peux vous dire qu’en deux semaines elle sera rouge”, a-t-il mis en garde.

Mais de très nombreuses inconnues perdurent sur l’après-11 mai, en premier lieu sur la réouverture des écoles.

La “majorité des écoles” maternelles et primaires seront au rendez-vous du 11 mai, a assuré le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, avec un maximum de quinze enfants par classe.

Les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict: lavages des mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel… un vrai casse-tête, surtout en maternelle, font valoir certains enseignants.

De nombreux maires ont fait savoir qu’ils ne rouvriraient pas les écoles le 11 mai.

A l’instar de l’association des maires d’Ile-de-France, y compris la maire PS de Paris Anne Hidalgo, qui a écrit dimanche au président Emmanuel Macron pour lui demander de repousser la réouverture des écoles à une date ultérieure, dénonçant un déconfinement “à marche forcée”.

“Nous n’avons pas encore toutes les informations pour préparer la population et (…) les directives sont mouvantes”, font notamment valoir les 329 maires signataires de la lettre ouverte au président, publiée dimanche soir sur le site de La Tribune.

© 2020 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.