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Le film de Clint Eastwood sur l’attaque du Thalys crée la polémique 

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Le film de Clint Eastwood sur l’attaque du Thalys crée la polémique 

L’avocate du suspect de l’attaque du Thalys, Maître Mauger-Poliak, envisage d’attaquer la société de production Warner pour interdire le film de Clint Eastwood, “15h17 pour Paris”. 

Un film qui dérange. Ce mercredi 7 février, le long-métrage 15h17 pour Paris qui retrace l’attaque du Thalys empêchée par trois américains en 2015, est sorti en salles. Comme l’a indiqué France 3 Régions le jeudi 8 février dernier, l’avocate du suspect Ayoub el-Khazzani, Maître Sarah Mauger-Poliak, envisage d’attaquer la société de production Warner pour interdire le film. Citée par la chaîne publique, la magistrate a déclaré : “En France, on a des grands principes dont la présomption d’innocence. Là, on nous explique que Clint Eastwood va délivrer la vérité, avec une vision complètement unilatérale des faits, où la présomption d’innocence est bafouée. Je ne vois pas comment une instruction peut se dérouler sereinement quand on voit des personnes répéter des scènes du film avant de témoigner auprès d’un magistrat instructeur”. Et d’ajouter : “J’avais demandé au magistrat instructeur d’organiser une reconstitution. On vient de me répondre que c’était inutile, puisqu’il y avait déjà le film. La justice se plie devant un réalisateur de fiction”.

En juin dernier, c’était l’acteur Jean-Hugues Anglade qui avait manifesté son mécontentement face à la réalisation du film de Clint Eastwood. Interviewé par le site Non Stop People, le comédien présent lors de l’attaque déjouée du Thalys avait confié : “Je suis très mal à l’aise parce que si c’est pour faire un film nationaliste et raconter avant tout que les soldats américains sont les meilleurs, les plus braves, les plus héroïques, je trouve que ce n’est pas une très bonne idée. On a été sauvé par des soldats américains. On aurait pu ou on peut l’être par des soldats anglais, belges, allemands. On n’en sait rien.” Et de poursuivre : “Ce qui me gêne, c’est qu’on ne racontera jamais ce que les gens ont vécu au niveau de la peur, de voir leur famille disparaître, de sentir la mort se rapprocher. C’est presque un peu vain comme projet parce qu’on peut faire des films sur des héros, ce n’est pas un problème. Mais sur un fait comme celui-là… Ou alors il faut qu’il en fasse une fiction que je n’irai pas voir parce que ça ne m’intéressera pas de jouer avec ça. Je l’ai vécu de l’intérieur et j’ai suffisamment été marqué par ça.”