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Le G20 s’attaque au protectionnisme

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Le G20 s’attaque au protectionnisme

Le G20 a appelé lundi à combattre la montée du protectionnisme et des populismes, y compris parmi ses membres, en faisant en sorte que les bénéfices de la mondialisation bénéficient à tous afin d’enrayer la défiance croissante des opinions publiques envers le libre-échange.

À l’issue d’un sommet de deux jours à Hangzhou (est de la Chine), les dirigeants des vingt principales puissances économiques du globe ont « réaffirmé (leur) opposition à toute forme de protectionnisme en matière de commerce et d’investissement », selon leur communiqué final.

Cette injonction s’adresse avant tout à ses propres membres, qui n’ont jamais adopté autant de nouvelles mesures pour restreindre les échanges qu’en 2016, alors que la progression du commerce mondial stagne sous 3 % annuels.

Mais la mondialisation doit « apporter des bénéfices pour tous et pas seulement pour quelques-uns », a observé lundi la directrice générale du FMI Christine Lagarde.

Le G20, qui représente 85 % de la richesse mondiale, est résolu à combattre « les attaques populistes » contre la mondialisation en communiquant davantage sur « les fruits du libre-échange », a-t-elle ajouté.

« La mondialisation n’a pas qu’une connotation positive, elle entraîne aussi des inégalités accrues », a abondé la chancelière Angela Merkel, appelant à « lier durablement croissance et justice sociale ».

Un souci qu’explicite la déclaration finale: le G20 s’engage à ce que « la croissance économique réponde aux besoins de tous, qu’elle soit bénéfique à tous les pays et à chacun, en particulier les femmes, jeunes et catégories défavorisées, en créant davantage d’emplois de qualité, en réduisant les inégalités et en éradiquant la pauvreté pour que nul ne soit laissé pour compte ».

Défi complexe

Le défi s’avère cependant complexe à l’heure où les États doivent répondre à la défiance grandissante de leurs citoyens et à la poussée de mouvements populistes farouchement protectionnistes.

Angela Merkel fait elle même face en Allemagne à la poussée du parti populiste AfD, qui a remporté dimanche un important succès lors d’élections régionales.

Sous pression, la France et une partie du gouvernement allemand, mais également les deux candidats à la Maison-Blanche Hillary Clinton et Donald Trump, s’opposent à l’accord de libre-échange négocié entre Washington et l’UE (le TTIP). François Hollande a répété lundi que la position de Paris, qui juge le projet déséquilibré, était « claire ».

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a mis en garde: « L’isolement, la construction de murs ou le renfermement sur nous-mêmes ne créent ni opportunités, ni croissance, ni bénéfices pour la classe moyenne ».

Largement dépendante de son commerce extérieur, la Chine est elle-même la cible de sanctions antidumping par l’UE et les États-Unis, qui l’accusent d’inonder le monde de sa colossale offre excédentaire.

La question n’a pas été éludée dans le communiqué final, sans toutefois citer Pékin: la déclaration reconnaît « les effets négatifs sur le commerce et les travailleurs » des surcapacités industrielles et dénonce les « subventions et aides des États » provoquant des « distorsions » du marché.

Impasse sur la Syrie

Le G20 va donc mettre en place « un forum mondial » sur les surcapacités dans l’acier pour évaluer les efforts des États, piloté par l’OCDE.

Les discussions à Bruxelles sur un éventuel statut d’économie de marché pour la Chine ont pu contribuer à persuader Pékin, a observé un diplomate européen sous couvert d’anonymat.

Le sommet de Hangzhou était également hanté par le conflit syrien, l’armée assiégeant à nouveau les quartiers rebelles d’Alep tandis qu’une série d’attaques à la bombe a causé la mort lundi d’au moins 48 personnes dans plusieurs villes de Syrie.

Moscou et Washington ont reconnu l’échec de leurs négociations sur un accord de coopération en Syrie, même si le président russe Vladimir Poutine a évoqué un « certain rapprochement des positions ».

Le communiqué du G20 s’est concentré sur les conséquences humanitaires du conflit syrien, qui a poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis 2011, appelant l’ensemble des pays à « renforcer leur aide » face à la crise des réfugiés pour « partager les charges correspondantes ».

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a prévenu dimanche que les capacités d’accueil de réfugiés en Europe étaient « proches de leurs limites » et demandé aux membres du G20 d’assumer « leur part de responsabilité ».

Source : AFP

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