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Le gouvernement Castex, deux surprises et Darmanin à l’Intérieur pour relancer le quinquennat

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Le gouvernement Castex, deux surprises et Darmanin à l’Intérieur pour relancer le quinquennat

Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex ont affiché lundi un gouvernement renouvelé pour un tiers qui doit relancer l’économie et le quinquennat, avec Gérald Darmanin promu à l’Intérieur ainsi que deux stars surprise, Roselyne Bachelot à la Culture et l’avocat Eric Dupond-Moretti à la Justice.

Les grands équilibres demeurent même si la droite prend un poste clef avec l’arrivée voulue par Jean Castex de Gérald Darmanin à l’Intérieur, en remplacement de l’ex-socialiste Christophe Castaner. A droite, Bruno Le Maire reste à l’Économie, mais deux autres grands portefeuilles restent au mains de personnalités issu du PS comme Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères et Florence Parly aux Armées. Une ex-Verte devenue LREM, Barbara Pompili, prend en charge un super-ministère de la Transition écologique avec deux ministres délégués, Emmanuelle Wargon (Logement) et Jean-Baptiste Djebbari (Transports).

Le ministère de l’Intérieur marque une ascension éclair pour le jeune Gérald Darmanin, 37 ans, qui avait publiquement demandé à peser davantage et a obtenu gain de cause.

Initialement pressenti pour un grand ministère du Travail, il a décroché le prestigieux portefeuille de Beauvau lors d’ultimes tractations dans la journée de lundi, alors que Jean-Michel Blanquer était initialement pressenti pour ce poste.

“Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays” a tweeté ce petit-fils de tirailleur algérien, né d’un père tenancier de bar et d’une mère femme de ménage.

Il a été nommé malgré une plainte pour viol pour des faits datant de 2009. “Il semble que les choses vont dans le bon sens” concernant cette plainte qui “n’a pas fait obstacle” à sa nomination, a jugé l’entourage d’Emmanuel Macron. L’Elysée a cependant précisé “ne jamais faire de commentaires” sur les affaires de justice en cours.

– “Déclaration de guerre” –

Mais le plus gros choc est venu de la nomination du bouillant avocat Eric Dupond-Moretti à la Justice, qui a aussitôt été qualifiée par l’USM, le principal syndicat de magistrat, de “déclaration de guerre à la magistrature”.

Autre suprise: l’arrivée à la Culture de l’ex-ministre de la Santé chiraquienne Roselyne Bachelot reconvertie en chroniqueuse télé.

Cette passionnée d’opéra, encensée pendant le confinement pour sa prévoyance passée en matière de masques, a annoncé lors de sa passation de pouvoirs avec Franck Riester vouloir être “la ministre des artistes” et promis des “états généraux des festivals”, victimes du Covid-19.

Quelques nouveaux portefeuilles reflètent les priorités présidentielles, comme celui de la Citoyenneté confié à Marlène Schiappa ou celui de la Transformation et de la fonction publique pour Amélie de Montchalin, un ministère de l’exécution, du “delivery”, a commenté l’Elysée.

Le gouvernement enregistre peu de “prises” nouvelles à droite ou à gauche et peu d’élus locaux hormis l’Alsacienne Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, nommée à l’Emploi et l’Insertion.

Des élus locaux devraient cependant figurer en bonne place parmi les secrétaires d’Etat qui seront nommés dans quelques jours.

Emmanuel Macron devait en outre contenter ses alliés du MoDem et d’Agir et enfin préserver la parité.

Parmi ceux qui conservent leur portefeuille figurent Jean-Michel Blanquer (Education nationale, mais aussi jeunesse et sports), Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires), Olivier Véran (Solidarités et santé), Marc Fesneau (Relations avec le Parlement), Jean-Baptiste Djebbari (Transports), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) et Roxana Maracineanu (déléguée aux Sports).

Exit en revanche Christophe Castaner (Intérieur), Nicole Belloubet (Justice), Didier Guillaume (Agriculture), Muriel Pénicaud (Travail) et Sibeth Ndiaye (porte-parole), tous classés à gauche.

La nouvelle équipe compte pour l’instant 16 ministres, 14 ministres délégués et un secrétaire d’Etat. Elle se réunira pour la première fois en Conseil des ministres mardi à 15H00. La passation de pouvoirs entre Gérald Darmanin et Christophe Castaner est prévue mardi à 10h30.

– “Pas de gros changement” –

Décidé à accélérer la cadence pour faire oublier la débâcle des municipales et s’attaquer aux crises post-coronavirus, le nouveau couple exécutif entend accélérer la cadence, avec un Conseil des ministres dès mardi. Jean Castex a prévu de commencer à recevoir les partenaires sociaux dès mercredi soir, jeudi et vendredi matin, notamment sur le dossier explosif des retraites.

M. Macron compte préciser son cap pour le reste du quinquennat lors d’une interview le 14 juillet. Ce n’est qu’ensuite que le Premier ministre pourra effectuer sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée.

Lundi soir, Jean Castex s’est aussi affirmé en “chef de la majorité” devant les parlementaires LREM, MoDem et Agir qu’il recevait à Matignon.

Le patron des députés LR Damien Abad, que la rumeur avait un temps fait entrer au gouvernement, a raillé une équipe entre “grand recyclage” et “télé-réalité”. Pour l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, il s’agit d'”un gouvernement libéral banal”. “C’est un gouvernement plus à droite que jamais”, a renchéri Olivier Faure (PS).

Julien Bayou (EELV) espère que Barbara Pompili fera “mieux que lors de son passage comme secrétaire d’Etat à la biodiversité sous Hollande”. Et le RN a qualifié Eric Dupond-Moretti de “militant d’extrême gauche qui souhaite l’interdiction du RN”.

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